Le retour des héros...
Non, ce n'est pas le dernier blockbuster américain à l'affiche sur les écrans de cinéma. Mais bien le retour des rugbymen qui ont fait vibrer la France au cours d'une finale de coupe du monde de rugby haletante et passionnante.
Et si les autres finalistes, les All Blacks, sont devenus de véritables légendes en leur pays, paradant devant des centaines de milliers de personnes, le XV de France n'était pas en reste lors de son arrivée.
Ainsi, dès leur descente d'avion, les joueurs de Marc Lièvremont ont été accueillis par plus de 1500 supporters venus les acclamer à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Malgré les 30 minutes de retard et les 30 heures de vol, les Tricolores se sont pliés aux dédicaces, photos souvenirs et embrassades chaleureuses avant d'embarquer dans le bus qui les attendait. Résultat, plus de 30 minutes pour parcourir les 50 mètres de l'aérogare ! Une foule compact qui a surpris les joueurs, comme le confiait Thierry Dusautoir, capitaine et élu meilleur joueur de l'année : "Je suis étonné par tout ça. Ça fait vachement plaisir." Dans une ambiance détendue et bonne enfant, cette chaleur humaine réconforte les coeurs déçus des joueurs, comme le rapporte L'Équipe. "Cette ferveur populaire fait un peu oublier la défaite de la finale" raconte Vincent Clerc, "même s'il nous manque quelque chose dans les mains", ajoute Dimitri Yachvili.
Une fois dans le bus, direction le palais de l'Élysée où les attendent le nouveau papa Nicolas Sarkozy et David Douillet, qui fut un temps peu en odeur de sainteté auprès du staff tricolore. Les joueurs débarquent donc dans la cour en file indienne et... en basket-survêt' ! Bien loin du protocole habituel, les Bleus saluent leur ministre de tutelle avant de rejoindre les salons privés de l'Élysée pour une petite entrevue avec le président, avant que celui-ci ne décolle pour Bruxelles afin de tenter de trouver une solution au problème de la Grèce et de l'euro. "Il ne nous a pas parlé de la Grèce. Uniquement de sport", confie Pascal Papé dans un grand sourire... Les mots de Nicolas Sarkozy ? C'est le ministre des Sports qui les dévoile : "Il a souligné son courage en lui disant qu'il savait combien sa tâche avait été ardue, compliquée. Il a rendu hommage à Marc Lièvremont et à son courage."
Et si les fastes de l'Élysée ont eu le droit aux survêtements officiels, la foule qui attendait ses champions place de la Concorde a elle eu le droit aux costumes et cravates ! 20 000 personnes s'étaient massées, chantant et agitant de nombreux drapeaux pour rendre hommage à ces guerriers qui les auront fait vibrer au cours d'un mois de compétition compliqué, plein de désillusions et de rebondissements. Marc Lièvremont, pourtant critiqué en interne, reçoit une chaude ovation, à l'image de tous ses joueurs. Et au moment de prendre le micro, des trémolos dans la voix, il s'excuse presque de cette finale perdue d'un petit point (8-7) : "Je suis très heureux, très ému aussi, mais assez triste parce que nous rentrons les mains vides. Les joueurs auraient mérité de ramener la Coupe du monde. On aurait aimé partager cette récompense magnifique avec vous."
Puis le marathon s'est poursuivi, direction les JT de TF1 et France 2, avant de terminer la soirée, ou débuter la nuit, c'est selon, à l'Arc, boîte de nuit parisienne bien connue, avant de continuer rue de la soif dans le VIe arrondissement de la capitale pour une dernière et ultime troisième mi-temps. Un dernier moment partagé avant de reprendre le chemin de la maison et de se plonger dans le quotidien du Top 14...