Monica Lewinsky se confie. Dans un nouveau documentaire intitulé The Clinton Affair et diffusé sur la chaîne A&E, l'ancienne stagiaire de la Maison Blanche devenue célèbre à la fin des années 1990 à la suite de sa liaison avec Bill Clinton décrit en détail les événements qui ont précédé sa première rencontre intime avec le président.
Jeune femme de 22 ans lorsqu'elle tombe sous le charme du chef d'État, alors âgé de 49 ans et marié à Hillary Clinton, Monica Lewinsky affirme avoir flirté pour la première fois avec lui lors d'une fête surprise organisée par un membre du personnel. Réalisant que ses sous-vêtements et en particulier son "string" étaient visibles sous sa tenue, elle assure en avoir profité pour attirer l'attention du président. Monica Lewinsky, qui a admis qu'elle avait eu un "coup de foudre" pour Bill Clinton, a ensuite expliqué qu'ils s'étaient embrassés quelques heures plus tard lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls dans "derrière son bureau".
"Je n'en parle pas très souvent et ça ne me met pas toujours très à l'aise d'en parler. Ce n'est pas comme si je n'avais pas relevé qu'il était le président. Évidemment, je le savais. Mais je pense que, d'une certaine façon, dès le moment où nous étions ensemble pour la première fois derrière son bureau... La vérité, c'est que cela signifiait beaucoup pour moi qu'une personne que les autres désiraient me désire. Peu importe à quel point c'était mal, à quel point c'était malavisé, du haut de mes 22 ans à l'époque, c'est ainsi que je l'ai ressenti", a-t-elle déclaré.
Ce premier baiser échangé aura été le début d'une liaison qui a duré près d'un an et demi, entre novembre 1995 et mars 1997. Durant cette période, Monica Lewinsky et Bill Clinton se retrouvaient une fois par semaine dans le plus grand des secrets. L'affaire a finalement été révélée quelque temps plus tard après que la jeune femme s'est confiée à une collègue, Linda Tripp, qui avait enregistré leurs conversations téléphoniques à son insu. Une manipulation survenue au même moment où Bill Clinton était poursuivi en justice par Paula Jones, ancienne fonctionnaire de l'Arkansas, qui l'avait accusé de harcèlement sexuel au début des années 1990, lorsqu'il était gouverneur de ce même État.
Cette accumulation de scandales valurent à Bill Clinton d'être visé par une enquête ainsi que le lancement d'une procédure de destitution, qui n'a finalement pas abouti. Durant de longs mois, Monica Lewinsky a cependant été traînée dans la boue et malmenée par les médias et l'opinion publique, elle qui fut entendue à de nombreuses reprises par le FBI.
Dans le documentaire, elle est donc aussi revenue sur cette période douloureuse lors de laquelle on l'avait forcée à coopérer au risque de "passer du temps en prison". Monica Lewinsky, qui a refusé de témoigner contre Bill Clinton (qu'elle dit avoir "aimé") car elle cherchait à le protéger, a également admis qu'elle avait eu des pensées suicidaires. "Je me sentais tellement coupable. Et j'étais terrifiée. (...) Ils imaginaient que j'aurais flanché. Ils n'avaient aucun plan en place pour ce qui se passerait si je disais non. Il y a eu un moment au cours de ces premières heures, où je pleurais de façon hystérique, et où je me fermais complètement ensuite. Et lorsque je me refermais, je me souviens simplement avoir regardé par la fenêtre et avoir pensé que la seule façon de remédier à cela était de me tuer", déclare-t-elle en larmes dans le documentaire.
Monica Lewinsky, qui regrette amèrement sa liaison avec Bill Clinton et qui ressent toujours beaucoup de "honte" à ce sujet, s'était publiquement excusée auprès d'Hillary et DE Chelsea Clinton, l'épouse et la fille de son amant. Il y a quelques jours, elle a par ailleurs évoqué sa déception à la suite des dernières déclarations de l'ancien président. Lors d'une interview réalisée au mois de juin avec le journaliste de l'émission Today Craig Melvin, Bill Clinton avait affirmé qu'il ne devait aucune excuse personnelle à son ancienne maîtresse, admettant qu'il ne lui avait jamais parlé directement après le scandale mais qu'il avait "publiquement dit pardon à plus d'une occasion".
"Donc, ce qui me semble plus important que de savoir si je mérite des excuses personnelles, c'est ma conviction que Bill Clinton devrait vouloir s'excuser. Je suis plus déçue pour lui. Il serait un homme meilleur pour cela. Et nous, en retour, nous serions une meilleure société", a-t-elle écrit dans une tribune écrite le 13 novembre 2018 pour Vanity Fair. Une réflexion forte à l'ère du mouvement #MeToo.