En dépit de la récente accusation d'agression sexuelle, J'accuse de Roman Polanski cartonne dans les salles obscures. À Rome, c'est sa femme Emmanuelle Seigner et sa fille Morgane Polanski, en tenue rose bonbon, qui ont représenté la famille sur le tapis rouge.
"Ce film parle de vérité", a déclaré l'Italien Luca Barbareschi, au théâtre Eliseo lors de la conférence de presse qui accompagnait la projection. L'occasion pour le coproducteur du film, présent à toutes étapes de la promotion, de défendre son ami réalisateur avec fermeté : "Le film a fait 400 000 entrées en quatre jours, cela signifie que les gens ne sont pas si stupides." Puis il a ajouté : "C'est le plus beau film de Polanski, qui montre comment un artiste voit toujours les choses dix ans avant les autres. C'est une tragédie contemporaine, à une époque où nous confondons vérité et contre-vérité."
Roman Polanski se fait rare à ses premières, l'appel au boycott en France prenant de l'ampleur. Les acteurs Jean Dujardin et Emmanuelle Seigner ont dû annuler des interviews, tandis que des émissions enregistrées avec Louis Garrel n'ont pas été diffusées.
Le mardi 12 novembre, des militantes féministes ont bloqué un cinéma parisien, lieu de projection du film en avant-première. "Polanski violeur, cinémas coupables" pouvait-on entendre, "Polanski persécute les femmes", pouvait-on lire sur les pancartes. Le même jour, un hashtag #BoycottPolanski est apparu sur Twitter, tandis que certains ont photoshopé les affiches du film, transformant notamment le "J'accuse" en "J'abuse" ou "J'acquitte".