La France perd peu à peu de sa belle naïveté. Véritable icône de nos enfances, Ariane – Carletti, de son nom complet – vient de diffuser son générique de fin. "C'est avec une immense tristesse qu'Éléonore et Tristan, ses enfants, et son frère Denis vous font part de son décès survenu le 3 septembre 2019", apprend-on dans un communiqué officiel. Dévastée, Dorothée n'a pas su trouver les mots avant un certain temps. "Trop émue" pour répondre aux questions du magazine Gala, la présentatrice a consenti à écrire quelques phrases, reprises depuis sur les réseaux sociaux dédiés à la nostalgie télévisuelle. "C'était une femme pétillante et tellement courageuse", écrit-elle, promettant de garder "en tête toutes ces années de complicité, d'émotions, de tendresses, de grands moments et d'aventures passés ensemble".
Parmi les nombreux hommages rendus à Ariane Carletti, un ancien collaborateur a évoqué la cause de cette si subite disparition. Et c'est un "cancer généralisé" qui nous l'aura volée. Elle qui luttait depuis des années contre la maladie a fini par courber l'échine. "C'était quelqu'un de formidable, se souvient Jean-Luc Azoulay, créateur des meilleures sitcoms AB Productions et producteur du Club Dorothée. On pensait qu'elle allait pouvoir échapper à tout ça, mais hélas, elle est partie..."
Comédienne – elle avait tout de même fait le cours Florent ! –, chanteuse, Ariane Carletti avait donné de sa personne pour divertir les tout-petits. De Récré A2 au Club Dorothée en passant par Pas de pitié pour les croissants et La Classe, l'animatrice s'était offert une place de choix à la télévision sans jamais perdre de vue sa passion pour la musique. Les fans se souviennent forcément de cette vidéo déjantée dans laquelle elle déambulait parmi les personnages de Dragon Ball Z en clamant les louanges du "gentil Sangohan". En 1983, elle déclarait sa flamme aux personnages de la série Dallas dans son titre Amoureuse de J.R. Elle avait aussi prêté sa voix aux bandes originales des dessins animés Yakari, Woody Woodpecker, Charlotte aux fraises et Les Bisounours, faisant sérieuse concurrence à Bernard Minet et à Noam, les voix masculines de chanteurs des programmes jeunesse de cette époque. Si on dit que les paroles s'envolent, nul doute que celles-ci resteront...
Yohann Turi