Elle n'oubliera jamais ces quelques instants. Le mardi 24 novembre 2020, Christophe Dominici a été retrouvé, sans vie, dans l'enceinte de la caserne Sully. Âgé de 48 ans, le sportif a fait une chute fatale d'une dizaine de mètres dans cet ensemble de bâtiments désaffectés, situé en bordure du parc de Saint-Cloud - dans les Hauts-de-Seine. Quand la police est arrivée sur les lieux du drame, elle a trouvé un témoin clé, présent au moment de ce terrible saut dans le vide, ainsi que l'épouse du rugbyman, Loretta Denaro.
Selon les informations recueillies par les forces de l'ordre, retranscrites dans le journal Le Parisien, la femme de Christophe Dominici était à sa recherche. "En état de choc, elle n'a pu être entendue", précise le quotidien. Tout comme le fameux témoin, un cycliste qui a vu le corps du sportif sur le parapet de l'avenue de la Grille-d'Honneur, qui mène à l'entrée du parc de Saint-Cloud, et qui a assisté impuissant à la scène. Il faudra donc faire preuve de patience pour savoir si la théorie du suicide est la bonne. Les médecins légistes, de leur côté, vont pratiquer une autopsie et des analyses toxicologiques le 25 novembre 2020.
J'étais à deux doigts de me jeter sous un bus
Christophe Dominici a rencontré Loretta Denaro alors qu'il sortait d'une grosse dépression nerveuse. Le couple a eu deux filles, Chiara en 2008 et sa petite soeur Mya quelques années plus tard. Selon le profil LinkedIn de la maman, elle serait coordinatrice pour Monte Bacco Group, une société de création de vins lancée par son époux. Et cette petite vie paisible était un véritable miracle, à sa manière. Juste avant cette phase de bonheur, en 2007, le sportif avait sorti un ouvrage autobiographique intitulé Bleu à l'âme, au Cherche Midi, dans lequel il décrivait des envies de suicide à la suite de la mort de sa soeur Pascale - dans un accident de la route en 1986 - et d'une rupture très douloureuse avec Ingrid, son ex-femme avec qui il est resté dix ans. "J'ai quelque chose qui a pété dans ma tête quand on m'a emmené voir un spécialiste des troubles psychologiques des sportifs de haut niveau, écrivait-il dans son livre. J'étais à deux doigts de me jeter sous un bus car la douleur morale agissait physiquement sur moi..."