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Les témoignages de sympathie et d'affliction se sont rapidement accumulés, depuis la révélation de la mort brutale de Dolores O'Riordan, mais aussi les questionnements sur son état psychique au moment de son décès, à 46 ans seulement. Alors que famille et fans attendent d'en savoir plus sur la cause de sa mort, l'ombre du suicide plane.
La chanteuse du groupe irlandais The Cranberries, qui collaborait dernièrement avec une autre formation baptisée D.A.R.K, a été retrouvée morte au matin du 15 janvier 2018 dans la chambre de l'hôtel Hilton de Park Lane, à Londres, qu'elle occupait le temps d'une courte session d'enregistrement dans la capitale anglaise. Et tandis que l'enquête doit encore déterminer les circonstances exactes du drame, des proches ont révélé que l'interprète inoubliable de Zombie, Linger, Ode to My Family, I Can't Be With You ou encore Just My Imagination était "affreusement dépressive" ces derniers temps, selon des propos rapportés par le site américain TMZ.com. La dépression, le combat de toute sa vie, en fait...
Toucher le fond...
En 2017, elle s'était d'ailleurs épanchée sur ce mal terrible dans une interview accordée à Metro : "Il y a deux extrémités au spectre : on peut devenir extrêmement déprimé et sombre et perdre tout intérêt pour les choses qu'on aime faire, comme on peut devenir super frénétique. J'ai été du côté sous-frénétique du spectre par intermittence pendant longtemps, mais en général on ne peut y rester que trois mois environ avant de toucher le fond et de tomber en dépression. Quand on est pris de frénésie, on ne dort pas et on devient très parano. Alors j'y fais face avec des médicaments", confiait alors Dolores O'Riordan, deux ans après qu'on lui eut diagnostiqué des troubles bipolaires. Ébranlée en 2011 par la mort de son père Terence, elle avait aussi révélé en 2013 avoir subi des abus étant enfant et avoir été en proie à l'anorexie : "Je savais que je me haïssais. Je savais pourquoi je me détestais. Je savais que je voulais me faire disparaître", disait-elle.
Illustration de ces hauts et bas, l'artiste irlandaise avait connu une année 2017 contrastée, reprenant la route avec ses trois compagnons de The Cranberries et un nouvel album (Something Else, composé de versions acoustiques d'anciens morceaux et de trois inédits) à l'occasion d'une tournée mondiale interrompue à l'été à cause de sa santé – officiellement, en raison de "problèmes de dos récurrents". Mais, le 20 décembre, c'est une Dolores positive et enjouée qui s'adressait à leurs fans via le comte Twitter du groupe : "Salut tout le monde, c'est Dolores. Je me sens bien ! J'ai fait mon premier petit concert depuis des mois le week-end dernier, interprétant quelques chansons à la soirée annuelle de Noël pour le personnel de Billboard à New York avec leur groupe et j'ai vraiment adoré ! Joyeux Noël à tous nos fans !", écrivait-elle alors.
Ami du guitariste de The Cranberries Noel Hogan, Dave Davies de The Kinks l'avait justement vue un peu auparavant et est sous le choc : "Je lui parlais encore quelques semaines avant Noël et elle avait l'air d'être heureuse et d'aller bien. On avait même parlé d'écrire des chansons ensemble", a-t-il tweeté.
Les difficultés personnelles - également avec l'alcool - de la chanteuse avaient vraisemblablement conduit en 2014 à la fin de son histoire avec Don Burton, ancien tour manager de Duran Duran, qui était son mari depuis 1994, mais aussi son protecteur. Il l'apaisait et leur complicité était essentielle à l'équilibre de Dolores O'Riordan, comme Purepeople avait pu le constater lors d'une rencontre il y a quelques années, à l'occasion d'un de leurs séjours à Paris. Après leur séparation, leurs trois enfants, Taylor, 20 ans, Molly, bientôt 17 ans, et Dakota, 12 ans, étaient restés vivre avec leur père au Canada, tandis que la chanteuse était rentrée en Irlande. Une famille qui avait jusqu'alors été son "salut" : "J'ai aussi eu mon lot de joies dans la vie, en particulier avec mes enfants", déclara-t-elle un jour au journal Irish News, alors qu'elle évoquait une nouvelle fois les hauts et les bas qui font la vie.
La même année que la fin de son mariage, elle s'était tristement signalée en raison d'un dérapage à l'encontre d'un agent de police à l'aéroport JFK à New York. Devant le tribunal, les rapports d'experts avaient mis en évidence qu'elle souffrait de maladie mentale et de perte de jugement au moment des faits, dont elle n'avait gardé aucun souvenir. En février 2016, elle avait fait part de sa volonté d'améliorer sa santé mentale grâce à la pratique artistique...
Dolores O'Riordan, qui avait grandi à Ballybricken, avait d'ailleurs prévu de se produire prochainement dans sa ville natale de Limerick. "Elle était venue répéter ici le mois dernier, a ainsi confié Neil Dolan, fils du propriétaire de Dolan's Warehouse. C'est très triste. Elle avait l'air d'être une dame très bien. Elle devait faire un concert ici avec D.A.R.K, mais elle n'a pas pu à cause de problèmes de dos, ils ont dû annuler."
Un registre de condoléances devait être mis à la disposition du public à Limerick dès ce mardi matin et sa famille, effondrée, attend désormais de pouvoir disposer de sa dépouille pour préparer les obsèques.
GJ