Son visage défile actuellement sur les réseaux sociaux. Le lundi 30 mai 2022, Frédéric Leclerc-Imhoff, reporter pour BFMTV, a été tué en Ukraine à l'âge de 32 ans. Le jeune homme est mort alors qu'il allait chercher des civils bloqués à Lysychansk. Le bus blindé dans lequel il se trouvait, escorté par des voitures de police au départ de Kramatorsk, a été attaqué par un obus russe et a explosé. Côté coupable, les Russes assurent que le journaliste était un mercenaire qui livrait "des armes et des munitions aux forces armées ukrainiennes". Des accusations aussi sordides que fausses, vite démontées par la mère de Frédéric.
Bien sûr, Frédéric Leclerc-Imhoff n'était pas qu'un journaliste. Il était avant tout un être humain. C'est pourquoi son compagnon, Sam, a voulu lui rendre hommage en pleine nuit sur les réseaux sociaux, en partageant d'émouvantes photographies et en évoquant de jolis souvenirs. "Il n'y en aucun article qui est juste, aucun qui retranscrit la personne que j'aimais et que j'ai perdue hier en Ukraine, écrit-il. J'ai envie de lui rendre justice avec mes mots, autant que possible. Ça faisait tout juste 1 an que j'étais avec Fred. On avait matché de suite, j'aimais son côté sensible, à l'écoute et engagé. On pouvait discuter de l'actu pendant des heures, son métier le passionnait malgré la précarité du statut de pigiste et les horaires de l'enfer qu'on lui imposait depuis des années."
Fred est mort hier et j'ai l'impression que le temps s'est suspendu
Passionné, enthousiaste, Frédéric Leclerc-Imhoff laisse un vide immense dans le coeur de ses proches, dont celui de sa maman qui réclame justice. "Il était aussi là quand ça n'allait pas, quand j'en pouvais plus de ce monde de brutes et que j'avais besoin de le serrer dans mes bras, rappelle Sam. Fred m'a connu avant mon coming-out. Il a été la 1ère personne à me genrer au masculin, à me rassurer, à m'aimer sans condition aucune. Il m'a toujours soutenu dans ma transition. On se prenait régulièrement de l'homophobie dans la rue, des 'pédés' aux sales regards. On avait un peu peur qu'un jour il nous arrive un truc à cause de ça. Je lui avais dit d'effacer les photos sur son téléphone avant de partir en Ukraine, au cas où. Au cas où. Voilà, Fred est mort hier et j'ai l'impression que le temps s'est suspendu. Quand il est parti en Ukraine, on se disait qu'un mois sans se voir, c'était vraiment trop long. Un mois, c'est devenu le reste de ma vie..."