Jean Herman, aka Jean Vautrin pour la plume, n'est plus. Le célèbre romancier et scénariste français est mort mardi 16 juin à son domicile de Gradignan, près de Bordeaux. Il avait 82 ans.
Avant de devenir l'un des plus grands noms de la littérature française contemporaine, Jean Vautrin s'est distingué dans le septième art. Passionné par l'ailleurs, c'est aux côtés de Roberto Rossellini, en qualité d'assistant réalisateur, qu'il débute sa carrière. Alors qu'il évoluait dans l'ombre des Jacques Rivette et Vincente Minnelli, Jean Vautrin écrivait et mettait en scène, d'abord sous la forme court, puis long, Adieu l'ami en 1968, son plus célèbre film, dans lequel il dirigeait Alain Delon, Charles Bronson et Brigitte Fossey.
Mais c'est en tant que scénariste que Jean Vautrin brillera dans la lumière. Débutant pour Claude Pinoteau dans Le Grand Escogriffe, il fut consacré en tant que plume de Georges Lautner pour qui il signera Flic ou Voyou ainsi que Le Guignolo. Vautrin, ou plutôt Herman doit-on dire, c'est également Le Marginal (1983), Canicule (1984) et aussi Garde à vue, film pour lequel il partage le César du meilleur scénario avec le réalisateur Claude Miller et le grand Michel Audiard.
Multitalent, il se lance dans l'écriture au milieu des années 1970 et signe quelques romans notables dont Billy-Ze-Kick (qui sera adapté au cinéma par Gérard Mordillat en 1985) et bien sûr Canicule, qu'Yves Boisset adaptera. Éloigné du cinéma pour de bon, il poursuit sa passion pour les mots et fera du roman sa raison d'être. Et c'est tout logiquement qu'il obtient un sacre ultime avec le prix Goncourt en 1989 avec Un grand pas vers le Bon Dieu. La fin de sa carrière sera marquée par une collaboration avec Dan Franck pour Les Aventures de Boro, reporter photographe et les neufs volumes qui en découleront.