La classe politique française est en deuil depuis mercredi soir : le 13 janvier 2021, la député centriste Marielle de Sarnez est morte à seulement 69 ans, à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Une triste nouvelle confirmée auprès de l'AFP par son collaborateur et ami de longue date François Bayrou. L'ex-ministre est décédée des suites d'une leucémie, après avoir lutté contre la maladie avec courage.
Le terrible diagnostique est tombé l'été dernier, comme l'ont rapporté nos confrères du Parisien jeudi matin. "Elle s'est battue avec un infini courage, a confié Patrick Mignola, patron du groupe MoDem à l'Assemblée. Elle devait subir une greffe le mois dernier, mais ça n'a pas marché. Le dernier souvenir que je garde d'elle, c'est quand elle m'a appelé juste avant de retourner à l'hôpital, le 22 décembre. Elle était forte, toujours forte, parce que Marielle, c'était une force exceptionnelle. Et cet ultime coup de fil est à l'image de sa personnalité et de ses combats."
Marielle de Sarnez laisse derrière elle ses deux enfants, nés de son mariage passé avec le politicien Philippe Augier, et dont elle était très fière : Justine Augier (43 ans), écrivaine lauréate du prix Renaudot essais, et Augustin Augier, responsable d'ONG au Liban et en Syrie. "Après avoir renoncé au combat des dernières municipales [en 2020, NDLR], elle s'était tournée vers sa famille", ont précisé nos confrères. "Elle s'était acheté une petite maison sur une île grecque, où elle adorait se ressourcer en famille", a témoigné le communicant Régis Lefebvre, proche de Marielle de Sarnez et François Bayrou.
Sur Twitter, ce dernier a témoigné de son émotion en confirmant la disparition de celle qui a été son bras droit durant des décennies : "Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense." Dès l'annonce du décès, de nombreux pairs ont rendu hommage à la député, tous bords confondus.
Née à Paris dans le VIIIe arrondissement, Marielle de Sarnez y avait mené une grande partie de sa carrière. Présidente de la fédération UDF de Paris en 2006 puis du MoDem Paris en 2008, elle a été élue conseillère de Paris en 2001 dans le XIVe arrondissement sur une liste d'union RPR-UDF. Cette européenne convaincue avait ensuite été élue députée européen en 2009.
Sa nomination en mai 2017 dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe comme ministre des Affaires européennes aurait dû être le couronnement de sa carrière. Mais elle ne restera en poste qu'un mois et quatre jours. L'ouverture en juin suivant d'une enquête préliminaire du parquet dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des députés européens du parti centriste la conduit à démissionner, tout comme François Bayrou, éphémère ministre de la Justice. Investie dans la foulée aux législatives par LREM, elle avait été élue députée de Paris (11e circonscription) et avait pris la présidence de la prestigieuse commission des Affaires étrangères de l'Assemblée.