L'écrivain Maurice G. Dantec (57 ans) est mort samedi soir à Montréal où il résidait depuis des années, a annoncé un de ses éditeurs français. "Maurice Dantec est mort d'un crise cardiaque samedi soir", a indiqué à l'AFP Jérôme Dayre, directeur des éditions Inculte. "Chaleureux, généreux, amical et humain, il aura marqué la littérature française de son oeuvre unique", ont indiqué les éditions Inculte sur leur compte Facebook.
L'écrivain, installé au Canada dont il avait pris la nationalité, lui qui aimait se définir comme "écrivain nord-américain de langue française", avait écrit une douzaine de romans et était considéré comme l'un des grands auteurs francophones de science-fiction. Son premier ouvrage, La Sirène rouge (1993), avait reçu le Trophée 813 du meilleur roman francophone, avant d'être adapté en 2002 par Olivier Mégaton, avec Jean-Marc Barr et Asia Argento dans les rôles principaux.
Royaliste revendiqué, homme engagé dont les convictions ont souvent dérangé, Dantec avait quelques déclarations provocatrices à son actif et avait parfois affiché une certaine sympathie pour des groupes d'extrême droite, dont le Bloc identitaire. Au début de sa carrière dans les années 1990, il avait pourtant écrit pour le groupe très marqué à gauche No one is innocent. C'est dans les années 2000 qu'il a commencé à dénoncer la "décadence de l'Europe" et à prophétiser un "choc des civilisations" comme dans son roman Villa Vortex. "Il avait viré réac mais c'était un foutu bon créateur d'univers et générateur de rêves", a d'ailleurs déclaré Jean-Claude Vantroyen, journaliste au Soir.
C'est avant cela que Maurice Dantec avait publié ses oeuvres les plus connues, Les Racines du mal (1995) et Babylon Babies (1999). Ce dernier roman, l'histoire d'un mercenaire qui doit escorter de la Russie à New York une mystérieuse jeune fille, avait été adapté au cinéma en 2008 par Mathieu Kassovitz sous le titre Babylon A.D., avec Vin Diesel et Mélanie Thierry en têtes d'affiche. Le long métrage avait fait un flop commercial et critique, il est longtemps resté en travers de la gorge de son metteur en scène à qui l'on doit La Haine.
Le dernier et onzième roman de Maurice G. Dantec, Les Résidents, avait été publié par Inculte en décembre 2014.