"The show must go on", une phrase qui lui a souvent collé à la peau... Chanteuse au charisme inouï et symbole du rock'n'roll dans le monde entier, Tina Turner s'est éteinte ce mercredi à 83 ans après une vie difficile, faite de luttes et de violences. Notamment marquée par la maladie et la mort de ses deux fils, la chanteuse n'a cependant jamais flanché et s'est toujours consolée sur scène, où rien n'aurait pu l'empêcher d'aller.
D'ailleurs, c'est l'image que Jackie Lombard, sa productrice française de 1987 à 2009, retient d'elle : celle d'une femme capable de monter sur scène avec "une sciatique qui la faisait souffrir le martyre". Et qui l'a toujours impressionnée par son énergie. "Elle avait fait un Stade de France en 2000, qui devait être le dernier concert en France, mais elle est revenue en 2009 et elle était dans une forme incroyable. C'était magique ! Elle courait encore en talons aiguilles sur la passerelle au-dessus du public !", se souvient-elle dans les colonnes du Parisien ce jeudi.
Et lorsque ce n'était pas son corps, très abîmée par les coups de son père puis de son premier mari Ike Turner, qui était le problème, c'est parfois la météo qui s'en mêlait. Mais là encore, pas question pour celle dont le vrai prénom était Anna Mae de renoncer au spectacle. "Je garde aussi l'image d'elle en 1990 au château de Versailles", raconte Jackie Lombard, toujours pour nos confrères du Parisien.
"On avait installé un gradin dans la pièce d'eau des Suisses mais il y a eu d'énormes averses et le sol s'était affaissé. On avait vidé la tribune, les VIP les pieds dans la gadoue et elle avait quand même tenu à chanter sous la pluie, devant la tribune vide. Elle était comme ça, Tina", relate-t-elle avec émotion. Tout en gardant à l'esprit qu'un seul détail aurait pu un jour annuler un concert : "Elle donnait tout sur scène mais elle ne montait jamais sans son collier de perles blanches fétiche. Une fois, elle l'avait oublié et on a eu peur qu'elle ne fasse pas son concert. C'est la femme de Roger Davis (l'un de ses deux producteurs mondiaux) qui lui avait prêté le sien".
Une femme qui avait fini par prendre sa retraite après un ultime concert en France en 2009. Et qui se reposait depuis, en Suisse, entourée de son mari allemand Erwin Bach, qui lui avait donné un rein en 2017. Et qui va manquer au monde de la musique, comme les centaines d'hommages le laissent entrevoir...