Le 24 novembre 2018, Muriel Robin et plusieurs personnalités étaient au premier rang de la manifestation Nous Toutes. La mobilisation a été entendue par le gouvernement. Jeudi 13 décembre, Muriel Robin était conviée à Matignon en compagnie de la cinéaste Eva Darlan et de la militante féministe Karine Plassard. Les trois femmes ont été reçues par le premier ministre Edouard Philippe et par la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
De l'écoute, mais "aucune avancée sur un budget supplémentaire" contre les violences faites aux femmes a déploré la comédienne Muriel Robin à la sortie de cette rencontre. Devant la caméra de Change.org, l'interprète de Jacqueline Sauvage a exprimé sa "déception". "On a été écoutées, pendant 1h15, on a partagé un certain nombre de constats sur ce qu'il faudrait faire pour améliorer la situation", a relaté la comédienne, dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la plateforme de pétitions en ligne Change.org.
Les trois femmes espéraient un engagement financier du gouvernement, "mais nous n'avons obtenu pour l'instant aucune avancée sur un budget supplémentaire", a-t-elle regretté. À la place, "un grand chantier sur les impayés des pensions alimentaires" leur a été promis par Marlène Schiappa, qui leur a aussi annoncé "la mise en place d'un groupe de travail avec la garde des sceaux [Nicole Belloubet, NDLR] afin de mesurer la réalité de l'application de la loi", ainsi que "des données concernant par exemple le nombre de plaintes classées sans suite".
Quant à Edouard Philippe, "il a reconnu qu'il y avait une urgence à agir, mais que ça va prendre du temps". "Nous disons que nous ne pouvons plus attendre" et que la lutte contre les violences faites aux femmes "doit être une cause nationale avec l'argent qui va avec", a ajouté Muriel Robin, visiblement touchée et en colère. L'actrice et humoriste n'a pas manqué de confier qu'elle a pleuré, avec ses deux consoeurs, à la sortie de cet entretien. "On est déçues, mais on va y arriver", a-t-elle insisté, invitant à nouveau les internautes à signer la pétition (qui compte plus de 703 000 signatures)
Dans une réponse sur Change.org, Edouard Philippe a dit entendre la "colère" et "l'impatience" de ses interlocutrices. "Mais ne sous-estimez pas notre détermination : comme Marlène Schiappa, je sais qu'il y a urgence, et c'est ce qui motive l'action coordonnée de tous nos ministères dans les domaines éducatif, juridique, médical, sportif, économique", assure le Premier ministre. "Nous avons dédié plus d'argent public à cette cause que les pays les plus souvent cités en exemple, pris des mesures contre le harcèlement et pour l'égalité salariale ou encore lancé une plateforme de signalement opérationnelle 24h/24", plaide-t-il, rappelant que "l'égalité entre les femmes et les hommes est un combat au long cours" mais que c'était aussi "un de nos combats de tous les jours".