L'heure est au bilan pour Myriam El Khomri. Dans un entretien accordé cette semaine à nos confrères du magazine Closer, la ministre du Travail s'est longuement confiée sur ses derniers mois passés au sein du gouvernement, à quelques jours seulement de la fin du quinquennat de François Hollande. "Assumer les fonctions de ministre est un honneur. Je n'avais jamais pensé pouvoir le devenir avant qu'on me le propose et je l'ai pris comme une chance. (...) J'ai essayé d'être utile à mon pays", a-t-elle déclaré.
En fonction depuis le mois de septembre 2015, celle qui est à l'initiative du projet de loi controversé réformant la législation relative au travail (sobrement baptisée loi Travail) admet néanmoins qu'elle n'a pas tous les jours eu la vie facile. Vivement critiquée pour cette proposition qui a officiellement été promulguée le 8 août 2016, la femme politique de 39 ans a également été la victime de harcèlement et d'attaques très personnelles qui ont visé sa famille. "Le plus dur a été la manif en bas de chez moi. J'habite dans le 18e arrondissement, à deux pas de l'école de mes filles de 3 et 6 ans. Et être réveillée, comme toute la rue, à 7 heures par des mégaphones, c'est compliqué. Il y a une forme de violation de la vie privée : mon adresse a été révélée et j'ai ensuite reçu des lettres de menaces, ai subi des tags 'sale Arabe' sur ma boîte aux lettres...", a-t-elle ajouté.
J'ai la chance d'avoir un mari qui n'est pas dans la vie politique
Ce qui lui a permis de tenir dans la tempête, c'est évidemment sa famille. "J'ai la chance d'avoir un mari et des amis qui ne sont pas dans la vie politique. Et cela m'apporte un équilibre précieux", assure-t-elle. Attachée à sa vie de famille, Myriam El Khomri a également expliqué les raisons pour lesquelles elle a choisi de vivre en dehors du ministère, préférant le Nord de la capitale. "J'ai une fille en maternelle et une autre en CP, qui ont leur amis, leur équilibre dans le 18e, et j'y suis très attachée. On a une vie normale que j'ai tenu à préserver", a-t-elle justifié.
Et alors qu'elle s'apprête à quitter ses fonctions pour se lancer dans la course aux législatives, la jeune maman affirme qu'elle compte profiter le plus possible des siens, à commencer par "emmener [ses] filles plus souvent à l'école". Dans un esprit léger, Myriam El Khomri a bouclé son entretien en révélant la raison pour laquelle on lui donne le surnom de "Mme Poneys". "Ce surnom m'est venu des habitants d'un quartier du 18e. Des vendeurs à la sauvette s'étaient approprié un terre-plein, et les habitants tentaient de les faire partir (...) J'ai alors eu l'idée de faire venir (...) des poneys et de proposer aux enfants d'en faire, sur ce fameux terre-plein. C'était génial et j'ai hérité de ce surnom", a-t-elle conclu.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Myriam El Khomri pour le magazine Closer en kiosques le 7 avril 2017