2019 n'est décidément pas l'année de Nasser Al-Khelaïfi. Alors que la saison 2019-2019 du PSG s'est avérée plus que décevante, le président du club parisien se trouve impliqué dans un dossier judiciaire.
L'homme d'affaires qatarien de 45 ans ,dirigeant de la chaîne beIN Sports, a été mis en examen pour "corruption active", dans l'enquête sur des soupçons de corruption en marge des candidatures de Doha aux Mondiaux d'athlétisme de 2017 et 2019.
Cette information judiciaire ouverte à Paris, qui vise également les conditions d'attribution des JO de 2016 et 2020, attribués respectivement à Rio et Tokyo, a connu un coup d'accélérateur ces dernières semaines, avec les mises en examen de plusieurs figures du monde sportif et médiatique. Entendu d'abord le 27 mars par le juge Renaud van Ruymbeke sous le statut de témoin assisté, Nasser Al-Khelaïfi ne s'est pas présenté le 16 mai à une nouvelle convocation et a donc été mis en examen par courrier, selon des sources concordantes.
Les magistrats financiers s'interrogent sur deux versements d'un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l'automne 2011 par la société Oryx Qatar Sports Investment (QSI) - dirigée par Khalid Al-Khelaïfi, le frère de Nasser - au profit d'une société de marketing sportif dirigée par Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme, Lamine Diack. Celui qui est surnommé "PMD" dans les médias a longtemps géré le dossier des droits marketing de l'IAAF. A cette époque, Doha ambitionnait d'accueillir les Mondiaux d'athlétisme 2017, organisés par l'IAAF, et les JO-2020.
Les juges d'instruction financiers cherchent à déterminer si en contrepartie de ces versements, Lamine Diack, patron de l'athlétisme mondial de 1999 à 2015, a oeuvré au report des dates d'organisation de ces deux compétitions, en raison des conditions météo du pays, et à l'obtention de votes de membres de l'IAAF en faveur du Qatar pour les Mondiaux.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, les avocats de Nasser Al-Khelaïfi, Me Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, ont contesté toute malversation. Ils assurent que les fonds versés par Oryx étaient "parfaitement tracés" et que le patron de beIN Sports "n'a validé aucun paiement (...) en lien avec les faits allégués". "Nasser Al-Khelaïfi n'est ni un actionnaire ni un dirigeant de la société Oryx en 2011. Il n'intervient ni directement, ni indirectement, dans la candidature de la ville de Doha. (...) Ces faits ne le concernent pas", ont-ils insisté.
Yousef al-Obaidly, directeur général de beIN Media groupe et patron de la chaîne éponyme en France, a également été mis en examen dans ce même dossier pour corruption active.
Tous les protagonistes de cette affaire sont présumés innocents jusqu'au jugement définitif de cette procédure.