Natalie Portman, aux commandes du nouveau numéro des Inrockuptibles, revient sur son parcours fascinant. Elle ne se repose pas sur ses lauriers et préfère réfléchir sur ses choix, ses expériences. C'est en suivant cette démarche qu'elle revient sur ses collaborations, nombreuses, avec des cinéastes non hollywoodiens. L'une d'elle l'a marquée, mais dans le mauvais sens du terme.
Elle a tourné avec Pablo Larrain (Jackie), Rebecca Zlotowski (Planetarium), Wong Kar-Wai (My Blueberry Nights) ou encore Amos Gitaï. Avec ce dernier, réalisateur israélien, Natalie Portman a joué dans Free Zone en 2005. Une expérience qui l'a déçue : "Je garde un très mauvais souvenir de ma collaboration avec Amos Gitaï. Mais je n'ai pas envie d'en dire plus." Dans Free Zone, elle est Rebecca, une Américaine qui vit à Jérusalem depuis quelques mois et qui vient de rompre avec son fiancé. A la suite d'un concours de circonstances, elle fuit l'hôtel dans lequel elle était domiciliée. Embarquant dans un taxi, elle rencontre Hanna. Elle arrive à convaincre cette dernière de l'emmener avec elle hors d'Israël, jusqu'à la Free zone.
A l'époque de la sortie du film, le réalisateur avait déclaré à propos de son actrice : "Quand Natalie Portman est arrivée sur le projet, nous avions décidé tous les deux d'intégrer des éléments de sa véritable vie dans le scénario. (...) A la différence de son personnage, Natalie a deux parents juifs, mais, comme l'héroïne, elle cherche qui elle est, ce que le monde représente, etc. Elle essaie d'utiliser le cinéma d'une bonne façon, pour explorer sa compréhension du monde." Il n'avait donc pas pointé de tensions au cours de cet entretien donné à spiritualityandpractice.com. Le film a connu un accueil mitigé : 26% seulement de remarques positives sur l'agrégateur de critiques Rotten Tomatoes. Thomas Sotinel du Monde dira : "Malgré l'engagement des actrices, la confrontation entre le jeu américain de Natalie Portman, l'exubérance de Hanna Laslo (Prix d'interprétation à Cannes) et la sobriété de Hiam Abbas se heurte à la lourdeur d'un texte qui explique trop."
Son travail avec Wong Kar-Wai pour My Blueberry Nights a rendu bien plus enthousiaste Natalie Portman : "Ça a été merveilleux." Concernant sa récente collaboration avec Pablo Larrain pour Jackie, elle la considère comme la plus forte de sa carrière.
L'actrice oscarisée a, à 35 ans, du recul sur les films qu'elle a choisi de faire. Jouer la reine Amidala dans Star Wars lui a apporté la notoriété, mais elle n'est pas convaincue par sa performance, comme elle l'a dit lors de la Mostra de Venise. C'est pourquoi, après la sortie de la superproduction, elle s'est sentie "vraiment très peu respectée en tant qu'actrice" : "On ne me jugeait pas bonne." Grâce à Mike Nichols et son film Closer..., elle révèlera ensuite tout son talent.
Cela veut-il dire que Natalie Portman ne jouera plus dans un blockbuster, déçue par ses prestations dans Star Wars, mais aussi Thor ? "Non, pas du tout. [Les superproductions] continuent à me fasciner. Parce que je n'ai pas encore réussi à en tirer le meilleur profit. Je ne parviens pas à bien y jouer. Mais d'autres y arrivent, donc ça doit être possible."
L'heureuse comédienne, réalisatrice, mais aussi maman d'Aleph et enceinte de son deuxième enfant avec le chorégraphe français Benjamin Millepied fait preuve d'une belle lucidité et modestie, qui promettent de voir encore la grande actrice qu'elle est dans de nombreuses oeuvres marquantes.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Les Inrockuptibles du 2 novembre.