Alors qu'il se dirigeait vers une fin de carrière pépère dans un club de seconde zone de Premier League anglaise, Nicolas Anelka a fait honneur à sa réputation de bad boy du football français. Comment ? En réalisant une quenelle, le geste controversé pensé par Dieudonné. Le tout en plein match, devant les caméras. Résultat, l'un des sponsors du club a mis fin à son contrat et la Fédération a décidé de le punir...
Débarqué à West Bromwich Albion l'été dernier après une pige à la Juventus de Turin, elle-même consécutive à une expérience chinoise oubliable - sauf d'un point de vue financier -, Nicolas Anelka a réussi à faire parler de lui pour autre chose que ses talents certains de footballeur.
Le 28 décembre dernier, l'attaquant tricolore inscrivait son premier but sous ses nouvelles couleurs face à West Ham. Pour célébrer sa réalisation, Nicolas Anelka réalisait une quenelle, le geste controversé inventé par Dieudonné, qui selon les interprétations peut être un geste antisémite ou un geste anti-système. Le Frenchie a opté pour cette seconde version après la tempête médiatique que son geste a provoquée. Il avait ainsi répondu sur son compte Twitter, niant le caractère raciste et antisémite de son geste, qu'il ne fallait y voir aucune connotation politique ou religieuse, mais simplement un geste "anti-système", une "dédicace à Dieudonné", et qu'il n'était "bien sûr ni antisémite ni raciste". Il s'était par ailleurs engagé auprès de son club à ne plus refaire ce geste qu'avait salué Dieudonné quelques jours plus tard...
Mais pour le sponsor maillot du club, Zoopla, la quenelle est bien plus qu'un "geste anti-système", comme l'a expliqué l'annonceur dans un communiqué publié ce lundi 20 janvier : "Zoopla a réexaminé sa position ces dernières semaines à la lumière des actions de l'attaquant Nicolas Anelka lors du match contre West Ham pendant la période de Noël, et a décidé de se concentrer sur d'autres activités marketing à la fin de cette saison." Zoopla, société d'annonces immobilières, est en partie détenue par l'homme d'affaires juif Alex Chesterman et verse chaque année 3,6 millions d'euros au club pour figurer sur le maillot. Le contrat devait se terminer à la fin de cette saison et ne sera donc pas reconduit.
Par ailleurs, la Fédération anglaise a annoncé ce 21 janvier qu'elle ouvrait une procédure à l'encontre de Nicolas Anelka selon un communiqué publié sur son site Internet : "À la 40e minute de jeu, Anelka a fait un geste qui était abusif et/ou indécent et/ou insultant et/ou déplacé, contraire à l'article E3 du règlement de la FA. Les faits sont aggravés par les références à l'origine d'une ethnie et/ou d'une race et/ou d'une religion, comme le définit l'article E2 du règlement."
Toujours selon ce communiqué, Nicolas Anelka a jusqu'au 23 janvier pour répondre de cette accusation, à la suite de quoi la FA rendra sa décision. En théorie, l'attaquant risque jusqu'à 5 matchs de suspension et une forte amende.
Une nouvelle ligne au palmarès des dérapages de Nicolas Anelka. On se souviendra ainsi de ses insultes à Raymond Domenech lors de l'épisode de Kysna en Afrique du Sud durant la Coupe du monde 2010, qui avait vu quelques-unes des marques qui travaillaient avec lui stopper leur collaboration. Ou de son refus de jouer en équipe de France au début des années 2000 sous l'ère Jacques Santini, à moins que ce dernier lui présente des excuses. "Qu'il s'agenouille devant moi, s'excuse d'abord, et après je réfléchirai", déclarait-il ainsi.
La liste des embrouilles de Nicolas Anelka est bien longue, mais il serait vain de la rappeler ici. Sa quenelle ajoute donc un peu plus de l'eau au moulin de ses détracteurs, quand ses admirateurs ne verront que son talent certain, mais loin d'avoir été exploité à sa juste valeur...