C'est la semaine des règlements de comptes pour Nicolas Bedos. Après avoir été joliment dégommé par la ravissante Doria Tillier, sur le plateau du Grand Journal, c'est au tour de Frédéric Beigbeder d'envoyer un taquet au fils de Guy Bedos. En cause, le polémique "Manifeste des 343 salauds", initié par le premier, renié par le second.
S'estimant piégé par Elizabeth Lévy, directrice de la rédaction du magazine Causeur, Nicolas Bedos a exprimé ses regrets et sa gêne d'avoir signé le Manifeste des 343 salauds, publié que le 7 novembre dans Causeur, dont le mot d'ordre est l'élégant : "Touche pas à ma pute !" Sur la forme, Nicolas Bedos s'est désolidarisé. Sur le fond, il reste persuadé que l'État n'a pas à pénaliser le client d'une prostituée.
Sur Twitter et dans le Parisien, Nicolas Bedos s'est justifié et regrette les signataires ("Un mélange à forte dominante droite néorac", remarquait Libération), la référence au mythique "Manifeste des 343 salopes" pour la légalisation de l'avortement et ce "Touche pas à ma pute !" des plus courtois, trouvaille d'Elizabeth Lévy. Frédéric Beigbeder a initié ce manifeste des "343 salauds" et l'a signé, évidemment. Dans Le Point, il regrette à son tour... mais seulement le rétropédalage de Nicolas Bedos. "À mon âge, quand je signe une pétition, je sais ce que je fais ! Et je trouve que la reculade, pour ne pas dire la liquéfaction, de Nicolas Bedos n'est pas du tout à son honneur." Mais à l'instar de Nicolas Bedos, Frédéric Beigbeder émet une réserve sur le titre de ce manifeste : "Je sais ce que je fais mais je n'ai pas contrôlé le titre. Le titre, 'Touche pas à ma pute', n'était peut-être pas très heureux. Surtout le possessif, 'ma' pute... Mais, sur le fond, je ne retire rien." Dans cette interview, Frédéric Beigbeder répond aux critiques des féministes rappelant qu'il condamne "avec la plus grande force les trafics humains et toute prostitution non choisie par les intéressées". Il conclut sa démonstration par un parallèle historique : "Permettez-moi de clarifier ma position : la prostitution, c'est un peu comme l'alcool. La prohibition fut un échec, mais les campagnes contre l'alcool au volant sont un modèle de réussite."
Ce nouvel épisode entache un peu plus l'amitié passée de Nicolas Bedos et Frédéric Beigbeder. Le second avait pourtant offert un rôle au premier dans L'amour dure trois ans, sa première réalisation. Les deux auteurs étaient amis, passaient du temps ensemble, mais la sortie du film de Nicolas Bedos, Amour et turbulences, a tout changé. Le fils de Guy Bedos révélait ce week-end sur le plateau d'On n'est pas couché que Beigbeder l'avait complimenté en privé sur le film avant de le descendre dans une émission télé. Une petite trahison qui n'est pas passée : "Quand on a un intime qui vient dîner à la maison, chez qui il m'est arrivé de m'attarder des heures, et qui vient à la première d'un film et me dit des choses agréables, et que trois jours plus tard, il renie ses compliments d'ami qu'il avait faits devant ma famille et mes proches, et que tu vois ton copain se gausser des saloperies que ses petits chroniqueurs t'envoient dans la tronche, c'est un moment particulier !"
L'intégralité de cette interview de Frédéric Beigbeder à lire dans "Le Point", en kiosques le 7 novembre 2013.