Il est très demandé, nous sommes les premiers à faire face à son visage angélique. Premier rôle masculin du film Amour & Turbulences, Nicolas Bedos découvre avec joie et curiosité un dispositif tout neuf pour lui. Une chambre d'un hôtel de luxe réservée pour l'occasion, le visage radieux, il "découvre la vie de George Clooney" avec délice. De prime abord, c'est cette manière d'échanger avec tact et auto-dérision qui frappe. "Après qu'ils ont sans doute proposé le rôle à Gilles Lellouche, Guillaume Canet, Jean Dujardin et l'ensemble du cinéma français, le scénario m'est arrivé entre les mains", lâche-t-il d'emblée.
Puis très vite, il se découvre. Se dessine un homme simple, très anxieux, qui s'est emparé d'un film, dont il a participé à l'écriture afin de rassurer. "Je joue mes mots", se confie-t-il. Malgré une filmographie très succincte depuis sa première apparition au cinéma dans L'amour dure trois ans (2011), Nicolas Bedos campe sous la direction d'Alexandre Castagnetti son 4e Antoine, après Bouquet Final, L'amour dure trois ans et Les Infidèles. Il s'agit bien là d'un "prénom générique un peu comme John aux Etats-Unis" derrière lequel se cache "un simulacre" de lui-même. Qu'il en soit ainsi.
Qu'il s'appelle Nicolas ou Antoine, notre intéressé parle très souvent de lui. Ses films comme ses pièces de théâtre reflètent souvent une partie de lui, pour peu qu'il ait participé à l'écriture. Coscénariste d'Amour & Turbulences, Nicolas Bedos a beaucoup réécrit les personnages, notamment le sien, avec qui il partage l'image de "connard" (en référence à celui qu'il campe à la télévision) et la réputation de "séducteur parisien pathologique" que l'acteur a longtemps traînée dans la capitale. "Il y a ça de moi dans ce film. Je joue ici aussi un personnage arrogant, mais j'ai eu le temps de la placer dans un contexte où il sera plus vulnérable", loin de ses chroniques acerbes pour le petit écran : "J'avais envie de sortir un peu de ce personnage odieux de la télévision pour me rapprocher de quelque chose de plus humain", assure le beau gosse chic et parisien.
Car s'il ne manque pas de panache et de gueule dans la vraie vie malgré les critiques souvent partagées, Nicolas Bedos peut se rassurer : son entrée officielle dans le cinéma française est une jolie réussite. Il dit "brouiller les pistes" volontairement en s'autocaricaturant à outrance. Après "l'odieux connard" de télévision, nous découvrons le séducteur, beau gosse charmeur qui aime à dire que son personnage réunit des éléments de sa propre vie privée, de sa réputation véhiculée à Paris. Mais aujourd'hui, il l'assure à Paris Match : "Je n'ai jamais été un queutard, car le queutard couche pour coucher. Moi j'ai essayé plein d'histoires pour trouver la femme de ma vie." Pour l'heure, Nicolas Bedos le recherche toujours et dit être "des ploucs qui ont envie de se marier". Avis aux amatrices.
Christopher Ramoné
"Amour & Turbulences", en salles le 3 avril.