Depuis une semaine maintenant, le procès contre Nicolas Sarkozy a été lancé par le tribunal de Paris et alors qu'il doit s'achever jeudi soir, le parquet national financier a d'ores et déjà requis ce mardi 8 décembre 2020 quatre ans de prison, dont deux avec sursis, à l'encontre de l'ancien président de la République. Il est jugé pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes". Sont également inquiétés par la justice l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert et Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy. L'accusation demande que ce dernier écope également de cinq ans d'interdiction professionnelle.
Cette annonce survient au lendemain de la prise de parole de l'ex chef de l'État. En effet, lundi 7 décembre, devant ses deux grands fils installés au premier rang pour le soutenir, Jean (34 ans) et Pierre (35 ans), il a été appelé à comparaître à la barre. Nicolas Sarkozy a réfuté tout "acte de corruption", dénonçant une "traque" judiciaire à son encontre.
Ce sont les avocats de la défense qui vont plaider aujourd'hui et demain.
L'affaire a éclaté en 2014 lorsque des juges enquêtant sur le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 découvrent l'existence d'une présumée ligne officieuse entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog, ouverte sous le nom de "Paul Bismuth". L'époux de Carla Bruni est alors soupçonné d'avoir conclu "un pacte de corruption", via son avocat et auprès du haut magistrat Gilbert Azibert, pour obtenir des informations sur un pourvoi à la Cour de cassation protégées par le secret professionnel. Ces informations auraient dû lui permettre de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels par la haute juridiction. Gilbert Azibert est ainsi accusé d'avoir tenté d'influer sur la procédure, en échange de la promesse d'un "coup de pouce" de Nicolas Sarkozy pour un poste à Monaco - qu'il n'a finalement jamais eu.
Nicolas Sarkozy reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.