La succession de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions a fait couler beaucoup d'encre. On a beaucoup entendu parler d'Alexandre Bompard, actuel directeur d'Europe 1, c'est finalement Rémy Pflimlin qui sera nommé.
En juin, alors que rien n'est encore joué et qu'il est candidat à sa propre succession, Patrick de Carolis rencontre Nicolas Sarkozy. C'est lui qui doit nommer le prochain président de France Télévisions en regard de la loi de réforme de l'audiovisuel de mars 2009. Si Patrick de Carolis est resté très discret sur cette entrevue, Emmanuel Beretta, journaliste toujours très bien informé du Point, en dévoile le contenu : "Le chef de l'Etat, qui n'a jamais caché son intérêt pour les programmes télévisés, avait demandé, en termes abrupts, qu'un certain nombre d'animateurs-producteurs quitte les antennes publiques."
Le journaliste du Point divulgue alors la "liste noire" du président dans laquelle on trouve Laurent Ruquier, Patrick Sébastien (fondateur du Dard, un éphémère parti politique, aujourd'hui dissous), Guillaume Durand (ami intime de son ennemi Dominique de Villepin), Franz-Olivier Giesbert (directeur du Point) mais aussi Eric Zemmour. Berretta écrit à son propos que "l'Elysée souhaiterait qu'il cesse de tirer sur tout ce qui bouge, et notamment sur Nicolas Sarkozy, du haut de sa tribune chez Laurent Ruquier." Pourtant les idées de Zemmour et ses propos... sont nettement plus à droite qu'à gauche !
À l'inverse, le président aimerait voir plus souvent Patrick Sabatier, un ami de longue date, Daniela Lumbroso, chevalier de la Légion d'honneur et présentatrice de Chabada ou encore les frères Bogdanoff qui reviennent avec À deux pas du futur, sur France 2.
Selon Le Point, Rémy Pflimlin "va devoir composer avec une tutelle qui peut décider, à tout moment, de réduire sa dotation financière et, ainsi, de compromettre ses projets." En gros, s'il déplait à Nicolas Sarkozy, ce dernier a les moyens de lui mettre des bâtons dans les roues.
C'est ce qui a poussé, début juin, 100 personnalités de la culture et du journalisme de signer un manifeste dans Télérama pour "libérer l'audiovisuel français". Selon eux ce n'est pas normal que le Président nomme les directeurs de Radio France et France Télévisions. Si Rémy Pflimlin a juré de préserver l'indépendance de France Télévisions, il fait face à ce soupçon permanent. D'autant plus suite à l'éviction brutale d'Arlette Chabot... qui avait eu l'honneur de déplaire fortement au chef de l'Etat !
Si du jour au lendemain, Lumbroso récupère la présentation d'On n'est pas couché et du Plus grand cabaret du monde, on saura à quoi s'en tenir !