Dimanche 24 mars, quelques jours après sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt et tandis que ces amis se succédaient dans les médias pour lui apporter son soutien, Nicolas Sarkozy quittait son hôtel particulier du 16e arrondissement pour s'offrir un petit footing dans les allées du bois de Boulogne. L'ancien président ne rate jamais sa séance de course à pied, un moyen pour lui de s'entretenir et de prendre la mesure de sa popularité : les plupart des Français qu'ils croisent sur son parcours lui sourient ou lui glissent un mot d'encouragement. Il en a bien besoin en ce moment.
Ces derniers jours on été compliqués pour Nicolas Sarkozy. Jeudi, à la suite d'une confrontation dans les bureaux du juge Gentil à Bordeaux, l'ex-président de la République a été mis en examen pour "abus de faiblesse" au préjudice de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal. Le soir même, Nicolas Sarkozy était de retour à son domicile du 16e arrondissement, seul. Son épouse Carla Bruni passait alors la soirée à Berlin pour la cérémonie des Echo Music Awards, où elle défendait son album Little French Songs et remettait un prix à Lana Del Rey.
Dans une interview parue ce lundi 25 mars dans Nice-Matin, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, affirme que son client est "choqué" et "peiné" par cette mise en examen et qu'il considère ses poursuites comme "incohérentes" et "infondées" : "Quand on a consacré sa vie à la politique, voir remettre en cause sa probité en pouvant imaginant qu'un jour de février 2007 à Neuilly, on ait abusé de la faiblesse de Mme Bettencourt, n'importe quel homme en aurait gros sur le coeur", a déclaré l'avocat. Dans les médias, les amis de Sarkozy sont allés parfois très loin pour le défendre. Henri Guaino, par exemple, a qualifié le travail du juge Gentil de "déshonneur", s'attirant ainsi les foudres du magistrat qui porte plainte en réponse.
Reste l'opinion des Français, plus que favorable à l'ancien président. Près de deux Français sur trois (63%) estiment que la mise en examen de Nicolas Sarkozy ne l'empêchera "probablement pas", voire "certainement pas", de revenir en politique, selon un sondage BVA paru dimanche 24 mars dans Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Nicolas Sarkozy n'est pas quelqu'un qui se laisse abattre", assure son avocat, mais pour l'instant, "il ne souhaite pas s'exprimer".