Nouveau coup dur, et pas des moindres, pour Nicolas Sarkozy, qui a été mis en examen pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. L'ancien président de la République a été entendu mardi 16 février pendant douze heures par "le juge financier Serge Tournaire, qui soupçonne que ses comptes de campagne ont été truqués pour cacher une explosion du plafond légal des dépenses de 22,5 millions d'euros", écrit l'AFP. Sans surprise, l'époux de Carla Bruni-Sarkozy a reçu le soutien de sa garde rapprochée, menée par Brice Hortefeux, mais aussi de son fils Louis, qui n'a pas manqué de monter au créneau sur Twitter.
À l'issue de son audition, Nicolas Sarkozy a "été mis en examen du chef de financement illégal de campagne électorale pour avoir, en qualité de candidat, dépassé le plafond légal de dépenses électorales", a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins, dans un communiqué repris par l'AFP. Quant au dossier Bygmalion de l'affaire, dans lequel treize personnes sont mises en examen - les juges enquêtent sur la mise en place d'un système de fausses factures ayant permis de dissimuler le dépassement de budget de la campagne -, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté pour ête entendu sous "les chefs d'usage de faux, escroquerie et abus de confiance", ce dont se félicite son avocat Thierry Herzog : "Aucun fait lié au dossier Bygmalion n'est reproché" à Nicolas Sarkozy.
"La mise en examen ne signifie pas la culpabilité. Mais elle n'est pas anodine", écrit Laurent Joffrin, dans Libération. Rappelons que Nicolas Sarkozy reste dans le collimateur de la justice pour l'affaire dite des écoutes, mais qu'il a été blanchi dans le volet abus de confiance de l'affaire Liliane Bettencourt pour lequel il avait également mis en examen.
Sur Twitter, Louis Sarkozy (18 ans) n'a pas manqué de défendre son père en postant un lien vers un document rappelant en premier lieu que ce dernier n'était "pas impliqué dans les affaires dites Bygmalion et de financement de la campagne" et que sa mise en examen ne concerne que le "dépassement des frais de campagne". Le tout assorti du commentaire du jeune homme : "Allez merci... suivant !"
Ce document, dont on ignore la source, était visible sur Facebook et a été à plusieurs reprises supprimé. Après avoir commenté le match du PSG dont il suit de près le parcours, Louis Sarkozy a posté plusieurs liens vers ce document, qui semble depuis hors ligne. Après sa mise en examen, Nicolas Sarkozy serait tout de même allé au Parc des Princes applaudir leur équipe fétiche hier soir, discrètement arrivé en cours de match contre Chelsea (2-1).
Notons enfin le soutien très fair-play d'Alain Juppé. Le principal adversaire de Nicolas Sarkozy dans la primaire UMP, qui le devance confortablement dans les sondages auprès des sympathisants, a publié un message amical sur Twitter : "Je souhaite pour nous tous que Nicolas Sarkozy fasse prévaloir son bon droit. Amitiés dans les moments difficiles."