Son père avait le verbe acide, le fils suit la même lignée...
Nicolas Bedos, dramaturge et chroniqueur télé s'en est pris au président Sarkozy dans sa chronique Semaine Mythomane de vendredi soir, le 21 janvier 2011. Chaque semaine, le fils de Guy Bedos s'attaque à une personnalité dans l'émission de Franz-Olivier Giesbert Semaine Critique diffusée sur France 2.
Cette fois-ci, le jeune homme dissertait sur Dominique Strauss Kahn, président du FMI basé à Washington lorsqu'il jeta un froid dans l'assistance. En cause ? Une saillie sur Nicolas Sarkozy et sa femme Carla Bruni-Sarkozy : "Vu de Washington, la France est une principauté risible, une bourgade moyenâgeuse qu'un VRP cocaïné s'est payée à coups de pub pour en foutre plein la vue à une chanteuse de variétés."
Si sur le plateau Henri Guaino, conseiller spécial du président, n'a fait aucune remarque pendant ou après l'émission, Franz-Olivier Gisbert, lui, s'est fendu d'un "oui oh, pas terrible...". Alors que la cote de popularité du président est au plus bas dans les sondages (30 % d'après un sondage à paraître dans le JDD) et que Jacques Chirac se permet de l'ignorer, la question se pose une fois de plus sur les limites à ne pas dépasser lorsqu'il s'agit du président de la République.
Des propos pourtant assumés par l'humoriste, malgré sa peur de commettre le dérapage de trop, comme il le confiait au Parisien : "J'ai vu à son regard que Franz-Olivier trouvait ça borderline. Il ne m'a rien dit après." Nicolas Bedos avoue "être épaté par la liberté qu'on (lui) laisse dans cette émission, quand il y a tant de frivolité ailleurs." Un point de vue confirmé par la direction de France 2 et Claude-Yves Robin, directeur de la chaîne, pour qui la phrase est "de très mauvais goût", mais qui juge pour autant qu'"il n'y a pas de quoi fouetter un chat". Avant d'ajouter : "Chaque semaine, Nicolas Bedos égratigne quelqu'un, et cette fois, ça été le tour du président".
Nicolas Bedos a tout de même tenu à mettre les choses au point : "Cette phrase est une métaphore, je ne prétends pas un instant que quiconque se drogue ! Cette chronique était surtout un délire sur DSK. Quant à Sarkozy, loin de moi l'idée de le diaboliser : la gauche me consterne si souvent, et je me moque chaque semaine de moi-même avec la même virulence. Ce qui est sûr, c'est que la plupart des médias pratiquent l'autocensure. Moi, je ne me refuse rien ! Sinon, j'arrête la télé."
Nicolas Bedos devrait donc éviter le même sort qu'ont connu Stéphane Guillon, Didier Porte et Gérald Dahan...