

Samedi 1er juin. Novak Djokovic vient de se qualifier pour les huitièmes de finale de ce Roland-Garros 2013 en écartant Grigor Dimitrov. Une joie de courte durée pour le numéro un mondial qui apprend peu de temps après le décès de sa première coach, Jelena Gencic, à l'âge de 77 ans. Cette dernière avait découvert le petit Nole à 6 ans et occupait une place toute particulière dans le coeur du Serbe.
Ce mercredi 5 juin, Novak Djokovic sera opposé en quart de finale à Tommy Haas, avec un seul objectif, atteindre la finale et enfin triompher porte d'Auteuil. Pour elle. "Je me souviens de la dernière conversation que nous avons eue il y a deux semaines sur Roland-Garros. Elle était toujours franche, ouverte. Elle m'a dit : 'Consacre-toi à ce tournoi, remporte ce tournoi'. En fait, elle me motivait encore plus, elle était source d'inspiration pour moi. C'est en son honneur que je dois aller jusqu'au bout de ce tournoi", confiait-il ce lundi.
La terrible nouvelle est arrivée après son match de samedi, sordide remake de la saison passée où il avait appris le décès de son grand-père durant le tournoi de Monte-Carlo dont il est sorti vainqueur cette année. "C'était une bonne idée de me le dire après le match, confie Noval Djokovic. Indépendamment du timing, c'est encore un choc. Mais c'était mieux pour mon match que la nouvelle soit intervenue après et pas avant. (...) L'année dernière, j'ai mis du temps pour récupérer. C'était chargé d'émotions."
Une première disparition qui lui permet aujourd'hui de mieux appréhender le travail de deuil : "C'est aussi quelqu'un qui m'est très proche, c'est un nouveau choc mais je le gère mieux. J'essaie de me concentrer sur les bons souvenirs, les souvenirs que je chéris et les moments que nous avons partagés ensemble, les choses qu'elle a su me transmettre, les conversations que nous avons eues ensemble, les séances d'entraînement sur le court, cela me fait sourire d'amour." Jelena Gencic était plus qu'une coach pour Novak Djokovic, très ému au moment de parler de cette grande dame du tennis.
"Jelena Gencic était ma première coach mais elle était surtout comme une deuxième mère pour moi, confie le Djoker. Nous sommes restés très proches, elle m'a appris beaucoup de choses qui font encore partie de moi aujourd'hui. J'ai tellement de bons souvenirs à ses côtés et c'est à ça que je veux me raccrocher. (...) Elle restera en moi pour toujours et j'espère pouvoir continuer là où elle s'est arrêtée, respecter son héritage. Elle a passé sa vie à entraîner les enfants, à détecter des champions. La semaine dernière, elle était encore en train d'enseigner, à 77 ans, se moquait de sa maladie et avait déjà vaincu un cancer du sein : le tennis était sa vie et c'était une personne exceptionnelle. Son esprit restera toujours avec moi."
Et l'esprit de Jelena Gencic sera à coup sûr source de motivation supplémentaire pour le numéro un mondial, qui pourrait retrouver Rafael Nadal en demi-finale s'il venait à battre Tommy Haas en quart de finale. "Ça me donne la force intérieure pour me dépasser encore plus. Je me sens encore investi de responsabilités pour aller aussi loin que je peux dans ce tournoi, pour elle", conclut le Serbe.