Cargèse n'aura jamais été aussi fréquentée qu'en ce vendredi 25 mars, jour des obsèques d'Yvan Colonna. Un convoi funéraire s'est formé dès 14 heures à Ajaccio. Le cortège a fait un premier arrêt dans le domaine familial des Colonna avant d'arriver à Cargèse, commune à laquelle le clivant indépendantiste était très attaché. Ses proches se sont alors saisis du cercueil recouvert du drapeau corse et ont arpenté les rues du village avant d'entrer dans l'église latine pour une cérémonie solennelle en son honneur, dans la langue corse. Yvan Colonna a ensuite été inhumé dans le cimetière de Cargèse "dédié aux familles Colonna".
Parmi la foule massée en silence devant l'église qui sonnait le glas, ou à pied derrière le convoi, plusieurs personnalités de l'île: Gilles Simeoni, le président autonomiste du Conseil exécutif, Jean-Guy Talamoni, l'ex-président indépendantiste de l'assemblée de Corse, ou encore Charles Pieri, ex-leader présumé du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), un mouvement qui a récemment menacé de reprendre la lutte armée.
Le 2 mars dernier, Yvan Colonna, en pleine séance de sport à la prison d'Arles, était victime d'une agression d'une rare violence, par strangulation et étouffement, par un autre codétenu en charge du ménage. Ce dernier avait avancé un motif religieux pour expliquer son geste. Yvan Colonna, dont le pronostic vital était engagé, avait été transporté à l'hôpital d'Arles avant d'être transféré à Marseille. Après trois semaines passées dans le coma, Yvan Colonna est mort à l'âge de 61 ans. Il laisse derrière lui une femme, Stéphanie, avec qui il s'est marié en prison et leur garçon, Joseph, qu'il n'aura jamais pu revoir.