Elle a seulement 23 ans et veut déjà en finir avec la vie. L'influenceuse Olympe a annoncé son intention d'avoir recours au suicide assisté en Belgique à la fin de l'année. Pourquoi ? Parce qu'elle souffre d'une détresse psychologique apparue après "des traumatismes graves d'enfance". Olympe aurait été victime de harcèlement scolaire, de pédophilie et de viols et ne supporterait plus sa vie et souffrirait de troubles dissociatifs de l'identité. La jeune femme s'était confiée sur son Trouble Dissociatif de l'Identité (TDI) il y a un an dans l'émission Ca commence aujourd'hui présentée tous les jours de la semaine par Faustine Bollaert sur France 2.
"Je vais avoir recours au suicide assisté. (...) Même si je suis quelqu'un de très résilient, j'ai mes limites et elles ont été poussées à leur extrême pendant des années. Je ne dis à personne que c'est la solution. Je sais très bien que je pourrais faire des thérapies... „ mais je suis épuisée (...) Je n'ai pas la famille qui compense, les choses qui me font assez aimer la vie pour supporter le négatif. Je suis seule et c'est une des raisons de ma décision", a-t-elle déclaré le 11 janvier dernier.
On ne programme pas des fins de vie à aussi longue distance
En effet en Belgique, la loi a ouvert la possibilité de recourir à l'euthanasie pour des "souffrances psychiques insupportables". Cependant, le fait que le suicide assisté ait été envisagé avec autant de mois d'avance par Olympe (de son vrai prénom Lily) pose quelques problèmes déontologiques pour plusieurs médecins. Le Dr François Damas, qui travaille à l'hôpital de Liège, s'est exprimé auprès du Figaro dans l'édition du 21 janvier 2023 : "Personne n'a entendu parler d'Olympe parmi les médecins belges qui travaillent dans les consultations "fin de vie". Elle a peut-être vu un médecin en libéral, mais il faut un suivi et l'avis de deux psychiatres qui attestent que son état ne peut pas s'améliorer pour obtenir un accord pour une euthanasie."
Très étonné, il indique également que le délai évoqué pour ce suicide assisté est étrange. "On ne programme pas des fins de vie à aussi longue distance", confie-t-il. De son côté, Léopold Vanbellingen, chercheur à l'Institut européen de bioéthique, explique que "le caractère incurable d'un trouble psychiatrique, comme la dépression, continue de faire débat en Belgique".
Les ados sont à la recherche de modèles
"Les troubles de la santé mentale, notamment de la personnalité, comme la schizophrénie, sont liés à des risques suicidaires. Sans qu'il y ait toujours de passage à l'acte, ajoute-t-il, Le risque d'un message d'émotion à l'état brut, sans aucune distance, sans aucune élaboration psychique, envoyé sur les réseaux sociaux, c'est l'imitation, alerte le médecin. Les ados sont à la recherche de modèles pour se construire, et on sait qu'ils sont très vulnérables aux messages 'pro-suicide'. L'empathie peut être un piège."