C'est la pièce de théâtre qui marque cette rentrée 2023. Il faut dire que cela fait douze ans que Sophie Marceau n'était pas montée sur les planches. Un grand retour et surtout une grande actrice rentrée dans le coeur des Français depuis son plus jeune âge. Voir celle qui nous séduit depuis La Boum, en 1980, fait déplacer des foules au Théâtre des Bouffes Parisiens. Parmi le monde qui se presse devant les portes du célèbre théâtre du 2e arrondissement de Paris, nous sommes présents. Ce samedi 23 septembre Purepeople a assisté à la représentation de La Note, pièce d'Audrey Schebat dans laquelle l'actrice de Police de Maurice Pialat donne la réplique à François Berléand. Un couple face aux problèmes qui nous a totalement charmé du début à la fin.
Les places se sont arrachées et le succès est déjà au rendez-vous. De nouvelles dates viennent même d'être ajoutées. La Note est l'évènement de cette rentrée. Dans la salle, pleine, il fait chaud, on nous offre des éventails. Le rideau se lève, sur la scène François Berléand ou plutôt Julien, un psychanalyste qui a bien du mal à affronter la réalité de la vie. À tel point qu'en l'absence de son épouse Maud (Sophie Marceau), pianiste internationale, ce dernier a décidé d'en finir. François Berléand, exceptionnel dans ce registre, n'a même pas besoin de parler, ses grognements de lassitude et d'agacement face à cette corde suffisent à envoûter le public. S'il essaie bien d'écrire une lettre d'adieu, il n'y arrive pas et décide donc de laisser son épouse sans explications.
C'est cette "Note" ou plutôt son absence qui va lancer les explications entre lui et son épouse, rentrée plus tôt que prévu de Berlin et surprenant son époux au bout d'une corde, lunettes de soleil sur les yeux. Un geste totalement insensé à ses yeux, mais surtout un manque de considération puisqu'elle aurait dû faire sans cette fameuse "Note". Un petit mot si important qui lui aurait permis de donner des explications à leurs deux fils, à la patientèle de son mari – parfois très oppressante – ou encore à leur femme de ménage. Le couple, plus vrai que nature tant l'alchimie est au rendez-vous entre Sophie Marceau et François Berléand, va alors se lancer dans un échange sur a vie et quelques réflexions métaphysiques. Maud admet qu'elle aussi aimerait bien être quelqu'un d'autre qu'elle, lui entendait plus un moment de rémission que de se donner la mort.
Dans la salle, on rit malgré la gravité de la situation, tant les dialogues sont bien écrits et fins. Si un tel échange sur la vie de couple, et la vie tout court, est plutôt "casse-gueule" et pourrait sentir l'eau de rose et les phrases toutes faites, ce n'est pas le cas. Audrey Schebat propose aussi une pièce parfaitement bien écrite, intelligente, fine et rythmée. Côté mise en scène, tout est dans la sobriété. Un divan en cuir, un mur d'un bleu sombre, une lumière raffinée, et un piano élégant. François Berléand est un Julien aussi attachant que névrosé, quand Sophie Marceau se faufile dans le corps de Maud, une femme pleine de vie en apparence mais qui cache elle aussi son lot de dépressions. Dans un smoking noir très élégant, elle retire rapidement ses escarpins pour aller et venir pieds nus sur la scène. Elle ira jusqu'à de se mettre en nuisette lors d'une scène de retrouvailles avec son époux désespéré. Légère, blasée, drôle et quasi juvénile, elle est encore une fois envoûtante.
Dans la salle, la standing ovation et les applaudissements sans fin ne mentent pas. Après douze ans d'absence, Sophie Marceau semble touchée et comme surprise, elle ne quitte pas la salle regardant son public, jusqu'à ce que le rideau se ferme. À la sortie, les plus fans l'attendent. Elle ne les laissera pas attendre plus longtemps. L'actrice apparaît à la sortie et se prête au jeu des selfies et des autographes. Souriante, heureuse de cette représentation, simple, la petite chérie du public Français depuis La Boum est comme ils l'ont toujours imaginée. Aucune déception. Quelques jours plus tôt dans la salle, quelques têtes célèbres, rapportent nos confrères du Parisien, comme Nagui et son épouse Mélanie Page, Barbara Schulz qui avait joué dans la première pièce d'Audrey Schebat.
À la production de cette pièce qui risque de faire parler encore longtemps, on retrouve celui qui a été le compagnon de Sophie Marceau, Richard Caillat. Codirecteur du Théâtre des Bouffes Parisiens, de la Michodière et du Marigny, il est à la production de La Note. "Oui. Il est aussi producteur et a souhaité réunir un auteur et une actrice. On ne nous voit pas forcément ensemble, Audrey Schebat et moi", avait expliqué l'actrice de LOL au Figaro lorsqu'on lui a demandé si c'est lui qui avait pensé à elle pour le rôle. Et c'est un succès.