Discret dans la presse, Patrick Juvet fait aujourd'hui une exception. Dans un entretien accordé ce mercredi 6 juillet au magazine Gala, le chanteur de 65 ans s'est longuement confié sur sa vie privée, évoquant également ses souvenirs de carrière et les personnes qui ont beaucoup compté dans sa vie.
Ouvertement bisexuel, l'interprète du tube I Love America n'a jamais fait un secret de son orientation, bien au contraire. "On me traitait de 'tapette', je le vivais très mal, mais au lieu de rentrer dans le rang, j'en rajoutais. J'avais besoin de montrer que j'existais", dit-il de lui en se remémorant ses débuts dans le show-biz. C'est à cette époque, au début des années 70, qu'il rencontre celle qui va faire reconnaître ses talents de compositeur, l'attachée de presse Florence Aboulker, dont il tombe amoureux. "Au début, elle ne m'attirait pas, mais elle avait une telle élégance, un tel charme, une telle intelligence..."
Quelques années plus tard, l'interprète français, qui avait entre-temps composé le tube Le Lundi au soleil pour Claude François, s'éprend follement de Jean-Michel Jarre (avec qui il réalise le tube Où sont les femmes ?). Les sentiments ne sont pas réciproques et ce dernier se marie avec Charlotte Rampling. "Malheureux", Patrick Juvet s'exile aux États-Unis et se réfugie dans l'alcool et les excès. "Quand on commence à trembler dès le réveil, à avoir besoin d'une bière ou de n'importe quelle boisson alcoolisée pour que ça passe, on a le choix entre continuer et sombrer ou se soigner et vivre. J'avais 32 ans et je n'avais pas de désir suicidaire. Il y a eu un long parcours à faire, avec forcément des rechutes plus violentes les unes que les autres. J'entendais les gens dire derrière mon dos : 'C'est triste !' Aux yeux de tous, j'étais foutu. Cela m'a pris dix ans pour m'en sortir. Et dix ans pour me stabiliser", poursuit-il.
Mes lèvres sont ratées, on ne voit que ça !
Dans son interview, Patrick Juvet s'est aussi livré sur son rapport à la chirurgie esthétique et à son image. C'est durant ses années passées aux États-Unis qu'il avait décidé de se refaire les lèvres. "C'est raté ! On ne voit que ça ! À l'époque, on utilisait du silicone, je suis allé voir plusieurs médecins depuis, mais c'est irrattrapable. On m'a conseillé dernièrement de me faire retendre le cou, mais est-ce que ça vaut la peine dans le fond ? Est-ce que ça me rendrait plus heureux ? Si demain on me propose le rôle de Dracula dans un film, ça pourrait être plus marrant avec ma tête, non ?", ajoute-t-il avec humour.
Aujourd'hui, celui qui affirme avoir "survécu à tout" (il avait fait un AVC il y a quelques années pendant la tournée d'Âge tendre et têtes de bois) ne ressent plus le besoin "vital" de composer comme autrefois. "Les concerts, oui, je m'ennuie énormément quand je n'en ai pas, mais je n'ai plus envie de créer. Et surtout je n'y arrive plus. (...) Peut-être qu'il faudrait juste que je passe à autre chose", dit-il, admettant avoir des "rêves de cinéma". On sait où le retrouver à l'avenir, peut-être.
S.L.