"Peut-on rire de tout ?" La question, qui hante humoristes et philosophes depuis des décennies, n'a jamais été autant d'actualité depuis l'effroyable attentat de Charlie Hebdo. Hasard du calendrier, c'est en ce moment que Patrick Timsit présente son nouveau spectacle, On ne peut pas rire de tout, sur la scène du Théâtre du Rond-Point à Paris. Religion, racisme, antisémitisme, homosexualité, Arthur... Six ans après son One Man Stand-Up Show, l'humoriste ose comme à ses plus belles heures, pour le meilleur mais surtout pour le rire.
"Un juif séfarade, c'est un juif qui a réussi." Dès les premières minutes du spectacle, Patrick Timsit rassure : son ton mordant est toujours là. Malgré l'assassinat des caricaturistes de Charlie Hebdo, le comique n'a pas envie de se la jouer consensuel. Les enfants ? "Des radins et des escrocs qui ne paient jamais rien." Les Roms ? Un "sujet en or : ils ne peuvent pas porter plainte. Entrer dans un commissariat, ils peuvent, mais en ressortir..." Arabes, Africains, pape François, handicapés - il n'hésite pas à revenir sur sa polémique comparaison entre des trisomiques et des crevettes - en prennent aussi pour leur grade. Mais les djihadistes, dans tout ça ? "Je ne fais pas de vannes sur eux, je n'en ai pas trouvé... Pourquoi ? La peur, peut-être...", rigole-t-il.
Mais en vrai, Patrick Timsit, dont l'affiche, sur laquelle on voit une bombe, a été censurée par JC Decaux en réaction aux terribles événements, n'a pas peur. Aidé dans l'écriture par Bruno Gaccio et Jean-François Halin, l'ex-"bon client" des plateaux télé s'en prend également à quelques personnalités du PAF français comme Arthur, avec un Rendez-vous en terre inconnue au centre des impôts -, Eric Zemmour, Alain Finkielkraut, Patrick Sébastien et même François Hollande, qui, comme beaucoup de Français, n'a besoin que d'une chose en ce moment : rire. Ce que tout le monde (ou presque) pourra faire avec Patrick Timsit jusqu'au 22 février avant une tournée en province.