Dans son nouveau livre intitulé Monstre sacré (Ed. du Rocher), Paul-Loup Sulitzer (66 ans) a souhaité "rétablir la vérité" et se livre sans détour sur sa vie privée. Le magazine Ici Paris l'a rencontré.
Il y a une trentaine d'années, Paul-Loup Sulitzer publiait Money, un roman qui lui a valu la fortune et a fait connaître son nom dans le monde entier. Mais depuis, l'eau a coulé sous les ponts et plusieurs malheurs et scandales ont perturbé la vie de l'écrivain et homme d'affaires. Des points sur lesquels il a souhaité revenir : "Je me suis dit : 'Si je meurs, je veux mettre sur papier ma vie'. [...] J'ai simplement voulu écrire mon histoire."
Au cours de l'interview, l'inventeur du western financier revient alors sur certaines d'entre elles, comme les accusations de Bernard Pivot, lors de son émission Apostrophe en 1987, insinuant que Loup Durant était le nègre de Paul-Loup Sulitzer pour son roman La Femme pressée. "Un jour, il m'a demandé si j'avais du travail pour lui. Il m'a aidé dans les premières années de ma carrière littéraire. [...] J'ai toujours été entouré de collaborateurs qui m'assistent dans mon travail", précise-t-il. Mouais...
Mais l'homme aux 60 millions de livres vendus n'évoque pas que les parties sombres de son passé. Toujours positif et festif, Paul-Loup Sulitzer évoque aussi ses amis. Johnny Hallyday, tout d'abord, un "grand chanteur" avec qui il a vécu "des moments extra" et qui a même été le témoin de son troisième mariage, et Alain Delon, son ami le plus cher qu'il a rencontré en 1967 à l'époque du film La Piscine quand le producteur de l'acteur avait loué la villa de son père pour un usage personnel. Puis il a rencontré Elizabeth Taylor qui lui a présenté Michael Jackson avec qui il a joué au train électrique. Une vie de rêve, brisée en 2004 par un accident vasculaire cérébral : "J'ai mis six mois à pouvoir retourner ma main." Une lutte contre lui-même qui l'a amené à souhaiter le pire : mourir. "Pour tout avouer, j'ai demandé à être euthanasié. Des gens religieux ont refusé", confesse-t-il.
Mais l'artiste s'accroche et réapprend les gestes les plus simples auprès de sa compagne de l'époque, l'artiste peintre d'origine polonaise Eva Kowalewska. Un état de santé qui ne l'empêche pas de publier plusieurs romans. Puis, l'été dernier, c'est un bonheur personnel qui comble l'écrivain. Séparé depuis plusieurs années de ses fils James et Jacques - qui vivent avec leur mère Delphine Jacobson à Montréal -, Paul-Loup Sulitzer les retrouve à Saint-Tropez. Puis, au mois de novembre, après onze ans de procédure judiciaire contre leur mère qui l'avait poursuivi pour abandon de famille et organisation d'insolvabilité, la bataille prend fin et Paul-Loup Sulitzer obtient un non-lieu. À France Dimanche, il révélait à l'époque que ce divorce lui avait coûté près de 20 millions d'euros. Une pilule difficile à avaler qu'il évoque avec amertume dans Ici Paris : "Elle m'a pris pour un pigeon. Dès lors, je vais tous les ans à Venise, place Saint-Marc, où je tends les bras aux pigeons : je suis leur empereur!"
Espérons pour celui qui vit aujourd'hui grâce aux droits d'auteurs de ses nouveaux livres - Delphine Jacobson a saisi tous ses droits d'auteur depuis onze ans – que Monstre sacré se vendra aussi bien que son oeuvre mondiale Money. Et comme son livre a tout d'un roman, Paul Sulitzer dévoilait l'été dernier que son manuscrit autobiographique serait adapté au cinéma : "Après le livre viendra le film. Un documentaire sur ma vie signé Michel Royer, le réalisateur césarisé pour Dans la peau de Jacques Chirac. Là encore, le panorama sera large. De la disparition de mon père qui scella mon destin à mon ascension puis ma chute", avait-il alors promis. Affaire à suivre.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Paul-Loup Sulitzer dans le magazine Ici Paris du 12 juin 2012.
Sarah Rahimipour