Il y a une quinzaine d'années, un garçon néo-zélandais, mi-niuéen mi-maori d'origine, conquérait le monde au volant d'une Chevrolet Impala 1968, avec son look très rital de gangster sympatoche et son tube one-shot aux guitares et cuivres latino-américains chauds et indolents : How Bizarre.
Ce garçon, c'était Pauly Fuemana, du duo OMC (Otara Millionaires Club - un nom ironique, au regard du fait qu'Otara, lieu de naissance de Pauly situé à Manukau City, dans la grande agglomération d'Auckland, en était une des zones les plus pauvres...) : il est décédé au matin du 31 janvier 2010, alors qu'il aurait dû célébrer aujourd'hui 8 février ses 41 ans avec sa femme Kirstene et leurs cinq enfants, pour lesquels ils venaient d'acheter des uniformes scolaires peu avant l'hospitalisation d'urgence de Pauly. Il est mort à l'hôpital de North Shore City, où il avait été admis en raison d'une pneumonie et de complications neurologiques survenues ces derniers mois, entouré jusqu'à son dernier soupir de nombreux proches.
Single de l'année 1996 en Nouvelle-Zélande, où il s'imposa au sommet des charts pendant plusieurs semaines et réalisa le record de ventes du pays océanien (un record tenu pendant une décade !), How Bizarre, hit du duo OMC que Pauly formait avec Alan Jansson, se répandit sur les ondes mondiales (atteignant notamment la 4e position de l'airplay américain !) avec son étonnant et détonant mélange de pop rappée (le flow de Pauly) et les good vibes légères de son atmosphère "cubaine". Le clip culte qui l'accompagnait est à revoir ci-dessus.
Victime de soucis financiers en 2006, Pauly Fuemana avait reformé l'année suivante le duo OMC, dissout en 2000, livrant un nouveau single : 4 All of Us, en duo avec l'actrice néo-zélandaise Lucy Lawless, connue pour son rôle télévisuel de Xena la guerrière. Un joli titre, d'une tendresse délectable, dont nous vous proposons également le clip ci-dessus.
Vous pouvez par ailleurs découvrir un édifiant portrait de Pauly (The Real Story), touchant et inédit, comprenant les confidences exclusives de son entourage suite à son décès, dévoile un homme attachant et revient sur les pressions qu'il a subies lors de son éphémère succès... Cliquez ici pour y accéder (texte en anglais). Un hommage lui a été rendu jeudi dernier au Otara Music and Arts Center.
How sad...
G.J.