

Le contexte a beau n'être pas favorable et au contraire particulièrement tumultueux, la princesse Mathilde de Belgique sait en faire abstraction pour mener ses missions à bien. Et c'est enveloppée de sa douceur naturelle que l'épouse du prince héritier Philippe de Belgique s'est déplacée au Libéria, de dimanche à mercredi, en sa qualité d'ambassadrice d'UNAIDS, le programme des Nations Unies de lutte contre le sida, loin de la Belgique à feu et à sang.
Car, depuis six mois et la démission fin avril, acceptée par le roi Albert II, du gouvernement d'Yves Leterme, le pays s'est enfoncé dans une grave crise constitutionnelle : sur fond de rumeurs d'abdications du roi au profit de son fils aîné Philippe (qui ne fait pas l'unanimité...), rumeurs démenties par le palais royal qui précise que le monarque n'envisage pas de céder sa place sur le trône au vu de l'aggravation de la situation politique depuis le printemps, les consultations s'enchaînent, sans résultats probants...
A l'écart des très vives tensions qui sévissent en Belgique, Mathilde, 37 ans, a multiplié les visites - établissements scolaires, associations, hôpitaux -, avec pour objectif de sensibiliser toujours plus les femmes et les enfants à la prévention et à la lutte contre le sida.
Lundi, elle s'associait à la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf pour le lancement de "l'Agenda pour l'intensification des actions du pays en faveurs des femmes, des enfants, de la parité et du HIV" - un virus qui touche 1,3% de la population féminine du pays. Dans le discours qu'elle prononça, Mathilde de Belgique mit l'accent sur l'éducation, son cheval de bataille, qu'elle considère comme la clé du futur face au fléau. Un leitmotiv autour duquel elle se retrouve tout à fait avec Ellen Johnson-Sirleaf, à l'égard de qui elle n'a pas tari d'éloges.
Mardi, Mathilde a rencontré l'Association Union des Musulmans, également impliquée dans la lutte contre le HIV, et a reçu en cadeau un... poulet (tradition locale), en se rendant à Bomi County. Mercredi, c'est à l'Hôpital JFK de la capitale, Monrovia, qu'elle accordait de son temps à des enfants et des mères porteurs du VIH ou atteints du sida.