

La victoire de François Fillon le 27 novembre aux primaires de Les Républicains face à Alain Juppé braque les projecteurs sur sa moitié, son épouse Penelope, évidemment présente au QG de campagne, boulevard Saint-Germain, à Paris. Mais qui est cette femme discrète de 60 ans qui pourrait devenir la première dame de France après les élections présidentielles en 2017 ?
Été 1956. Penelope Clarke naît à Llanover, près d'Abergavenny au pays de Galles, d'un père est avocat. Elle vient en France dans les années 1970 en tant qu'assistante d'anglais dans une école du Mans et rencontre François Fillon, alors étudiant en droit. Un couple naît. "J'avais été invitée à un dîner et il était là. Je me souviens bien sûr de cette soirée, mais pas que mon coeur s'était arrêté", raconte-t-elle au quotidien britannique Telegraph.
Ils se rencontrent en France mais c'est au pays de Galles qu'ils se marieront, en 1980. Ensemble, Penelope Clarke et François Fillon auront cinq enfants : une fille, Marie (née en 1982), et quatre garçons, Antoine (1984), Charles (1985), Édouard (1989) et le petit dernier Arnaud (2001). François n'est pas le seul Fillon à entrer dans la famille Clarke puisque son frère Philippe épousera trois ans plus tard la soeur de Penelope, Jane : "Mon père était enchanté que j'épouse un Français, et quand ma soeur a fait pareil, il a interdit à mes autres soeurs de fréquenter un Français", a-t-elle dit en riant au Telegraph.
En 2007, en tant que femme du Premier ministre, elle emménage à l'hôtel Matignon où elle restera cinq années avec sa famille. Une période exceptionnellement longue car François Fillon, seul et unique Premier ministre du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a conduit trois gouvernements. "Je n'ai pas vu l'enfer. J'ai aimé cette maison. Nous y avons vécu très normalement malgré l'énorme travail et le poids des responsabilités sur les épaules de mon mari", avait-elle confié à Paris Match. Le virus de la politique atteint Penelope Fillon qui devient conseillère municipale à Solesmes en 2014.
Si elle se veut discrète, elle se prépare tout de même à la médiatisation de son couple : "Je suis depuis trente-cinq ans dans l'ombre, mais là, l'enjeu est différent. C'est la première fois que François est candidat à la présidence de la République", a-t-elle déclaré au mois de novembre à la maison de l'Amérique latine, à Paris. Et c'est dans cet état d'esprit qu'elle a accepté de participer à l'émission de Karine Le Marchand qui mettait son mari à l'honneur, Ambition intime.
"Je ne suis pas reconnue dans la rue et je n'espère pas l'être", avait-elle dit au Telegraph, avouant préférer le calme de la campagne – et de son domaine dans la Sarthe – aux mondanités parisiennes. Voilà qui devrait changer maintenant que son mari fait l'objet de l'attention des médias.
Penelope – Penny pour les intimes – a une mission désormais : séduire l'électorat féminin et conservateur. C'est ainsi qu'elle était présente le 15 novembre, à quelques jours du premier tour, pour soutenir le groupe Les Femmes avec Fillon et présenter les propositions du candidat en matière de "liberté des femmes".
Marié depuis trente-six ans à la même femme qui lui a donné cinq enfants, François Fillon estime que leur couple représente un atout dans sa quête de l'électorat conservateur, conforme en tous points à la vision traditionnelle de la famille qu'il défend (quand Juppé et Sarkozy sont, pour leur part, divorcés et remariés). "Avocate de formation, Penelope Fillon a, par ailleurs, délaissé sa carrière pour endosser le rôle de mère au foyer. Un profil de femme dévouée et humble sur lequel le candidat cherche à capitaliser", lit-on sur le site de L'Obs.