Donné gagnant pendant des mois, et même annoncé comme le prochain président de la République, Alain Juppé a finalement vu son rêve s'envoler. Battu par François Fillon au second tour de la primaire de la droite et du centre, dimanche 27 novembre, le candidat a encaissé le choc entouré des siens...
Avec seulement 33,5 % des voix au second tour, Alain Juppé a donc pris une claque dans les urnes après une campagne d'entre deux-tours pendant laquelle il avait pourtant décoché des flèches contre son rival, dépeint comme conservateur et ultra libéral. Rien n'y a fait, François Fillon a confirmé son come-back triomphal sur le devant de la scène avec 66,5 % des voix. A l'annonce des résultats, les deux candidats se sont retrouvés auprès de la haute autorité de la primaire pour une poignée de mains immortalisée par les caméras et pour donner l'illusion du rassemblement à droite. A son propre QG parisien, Alain Juppé a déclaré : "J'apporte dès ce soir mon soutien à François Fillon, je lui souhaite bonne chance pour sa campagne présidentielle, et la victoire en mai prochain (...) Je termine cette campagne comme je l'ai commencée, en homme libre, qui n'aura transigé ni avec ce qu'il est, ni avec ce qu'il pense."
Quelques heures plus tôt, c'est en compagnie de sa femme Isabelle et de sa fille Clara, qu'Alain Juppé s'était rendu à son bureau de vote à Bordeaux, ville dont il a été réélu maire aux dernières élections municipales. Le candidat était ensuite vu à l'aéroport avec ses deux soutiens ainsi que Charline, sa belle-fille, pour regagner Paris où le verdict s'est montré impitoyable... A 71 ans, et après de longs mois de campagne, l'élu Les Républicains a sans doute pris part à son dernier combat politique... "Je vais me consacrer pleinement à ma tâche de maire de Bordeaux qui me donne tant de joie", a-t-il dit. L'occasion aussi de pouvoir consacrer plus de ses temps aux siens.
Thomas Montet