Dans Loose Women, talk-show féminin phare de la chaîne britannique ITV, les femmes ont la parole ; une parole totalement libérée, sur des sujets, plus ou moins sensibles, d'actualité. Penny Lancaster n'y a participé que de manière très épisodique, depuis la rentrée 2014, mais sa contribution bouleversante au débat du mercredi 11 novembre 2015 restera gravée...
A l'heure où le fleau du harcèlement ordinaire qui affecte la gent féminine commence enfin à être considéré et traité, l'épouse du rockeur Rod Stewart a révélé difficilement, submergée par le traumatisme et les larmes, l'agression sexuelle dont elle a été la victime à l'âge de 12 ans, un matin, sur le chemin de l'école.
Aujourd'hui âgée de 44 ans et mère de deux enfants (Alastair, qui aura 10 ans dans quelques jours, et Aiden, 4 ans), Penny Lancaster a été très tôt une jeune femme séduisante, plus grande et plus remarquable que la moyenne des filles de son âge. Et ce, bien avant d'abandonner à 16 ans les classes de danse pour devenir, à 22, prof de fitness, puis modèle après avoir été repérée par une agence et même mannequin lingerie pour Ultimo au début des années 2000. Une proie de choix pour certains mâles pervers...
J'ai réussi à repousser cet homme qui voulait m'enlever ma jupe
A l'occasion d'une discussion, qui aurait pu rester anodine, sur le thème des uniformes scolaires des jeunes filles, Penny Lancaster a totalement craqué en direct à la télévision devant les animatrices habituelles de Loose Women. Bouleversée par la violence du souvenir qu'elle s'apprêtait à partager, elle s'est accrochée, avec le soutien de ses camarades, pour réussir à le raconter, entre les sanglots : "J'ai vécu un incident bien malheureux. Pardon, commence-t-elle, interrompue par l'émotion. J'étais allée à la chorale la veille. J'ai été attaquée dans un tunnel un matin en allant à l'école. Comme j'étais grande et forte [elle faisait déjà plus d'1m80, NDLR], j'ai réussi à repousser cet homme qui voulait m'enlever ma jupe et luttait avec moi." Par chance, Penny est parvenue à mettre l'homme en fuite, lequel, malgré le signalement transmis à la police par ses parents, n'a jamais été appréhendé.
S'inspirant de cette douloureuse expérience pour participer au débat, qui s'était alors orienté sur les tenues des jeunes filles de notre époque au regard du problème des agressions sexuelles et sur la pertinence de leur faire porter des uniformes "dissuasifs", Penny Lancaster a estimé qu'il y a "plein de malades qui s'en prennent à des gens et cela n'a rien à avoir avec ce qu'ils portent comme vêtements" : "Ça n'avait rien à voir avec ce que je portais", avait-elle d'ailleurs souligné dans son récit. Confiant que, contrairement à ce jour-là, elle avait l'habitude d'aller à l'école avec un groupe de camarades, elle a encouragé les parents d'élèves à faire du covoiturage ou à envoyer leurs enfants en groupe, mais à ne jamais les laisser se déplacer seuls et à aller les récupérer après les cours. "Il faut sensibiliser les filles et les garçons aux dangers. Il est toujours là, dehors, dans la rue", a-t-elle renchéri.
Elle s'est également montrée favorable à cette idée de rames de métro exclusivement féminines envisagée par un parlementaire : "Bien des femmes, dont certaines de mes amies et moi-même, ont connu des incidents dans les rames qui les ont dissuadées de vouloir les emprunter à nouveau. C'est très intimidant quand vous êtes toute proche d'un homme ou de quelqu'un qui veut se coller à vous, alors je crois qu'avec des rames dédiées, les femmes se sentiraient en sécurité", a encore remarqué la grande blonde.
Espérons que cette amoureuse notoire de Paris, où son époux Rod l'a demandée en mariage au pied de la Tour Eiffel et où ils aiment fréquenter le marché aux puces, n'aura jamais peur de se déplacer dans la Ville Lumière.