Mettre en pleine lumière les acteurs-vedettes contraint souvent à oublier les voix qui, derrière l'écran et un micro, ont contribué à marquer des générations par un timbre reconnaissable. Ce fut le cas de l'actrice Perrette Pradier, starlette française des années 60, dont le décès le 16 janvier a été annoncé par son gendre, Stéphane Saint-Raymond, à l'AFP. Celle que l'on surnomme "la papesse du doublage" est décédée des suites d'une crise cardiaque dans la nuit de mardi à mercredi dans sa maison de convalescence de Rueil-Malmaison ou elle se reposait après avoir été opérée d'un anévrisme mi décembre. Elle avait 75 ans.
Après avoir tourné au côté de Robert Lamoureux (La Brune que voilà) ou encore de Robert Hossein (Le Jeu de la vérité), Perrette Pradier est passée dans l'ombre et devient la voix française de Faye Dunaway, Jacqueline Bisset ou bien Julie Andrews. Elle doublera également Diane Keaton ou encore Jane Fonda (pour Klute, notamment). Sa voix a ainsi résonné dans des films tels que Les Trois Mousquetaires, Soleil rouge, La Couleur pourpre ou encore M*A*S*H.
Outre cette activité dans laquelle Perrette Pradier a greffé son nom de nombreuses fois, la comédienne s'est surtout distinguée dans le doublage des films d'animation. Elle est connue pour avoir été la voix de la méchante Médusa dans Les Aventures de Bernard et Bianca de Disney et quelques apparitions mineures dans Le Roi Lion et 1001 Pattes. Directrice artistique spécialisée dans le doublage pour la télévision (Ugly Betty, Les Tudors), c'est justement à la petite lucarne qu'elle dédie ses derniers doublages dans des séries telles que The Shield (Glenn Close ) ou Grey's Anatomy (Faye Dunaway), après avoir été la voix de Kate Jackson dans Drôle de dames à la fin des années 1970.
Sa fille, la comédienne Vanina Pradier, est également une vraie star du doublage.