Si la fête nationale belge avait en 2013 une saveur toute particulière, partageant le 21 juillet avec les cérémonies d'intronisation du roi Philippe, l'édition 2014 n'était pas moins particulière, tant du fait de la première du nouveau souverain que de l'absence de son prédécesseur.
Il y a des choses qu'on penserait ne jamais voir changer, et pourtant... Un an après le passage de témoin entre le roi Albert II et son fils aîné Philippe, dans une apparente complicité et sérénité, l'ancien couple royal (de même que la vénérable reine Fabiola) s'est éclipsé du moment le plus symbolique du calendrier officiel du pays : l'ancien monarque et son épouse la reine Paola n'assistaient pas, lundi 21 juillet 2014, aux festivités protocolaires. Après des mois d'imbroglios et de tensions familiales, cette absence ne fait que renforcer encore l'idée tenace selon laquelle la Maison royale serait en crise. Présentateur du rendez-vous du gotha Place Royale sur RTL-TVI, le journaliste belge Thomas de Bergeyck a ainsi commenté, au micro de Bel RTL : "Tout simplement, chacun vit sa vie. Moi ça ne m'étonne pas trop. Je savais qu'il y avait des tensions. Les tensions avaient été apaisées le jour du 21 juillet 2013 et c'est normal. Aujourd'hui, elles ressurgissent et ça ne risque pas de s'améliorer. On sent bien que le dialogue est légèrement rompu entre les deux."
La retraite d'Albert et Paola et les aigreurs qu'on a pu leur prêter depuis la transmission de flambeau ont beau faire désordre, la famille royale nouvelle version s'est toutefois mise en ordre de bataille pour occuper le terrain et honorer ce grand jour comme il se doit : Philippe et Mathilde à Bruxelles, Laurent et Claire à Namur, Astrid et Lorenz à Bruges.
Après la participation dimanche du roi Philippe et de la reine Mathilde, tendres complices, au grand bal national organisé à Bruxelles, le couple royal assistait lundi matin au traditionnel Te Deum en la cathédrale des Saints Michel-et-Gudule, dans la capitale. Leurs quatre enfants, très appliqués, les accompagnaient et ont suivi à la lettre le protocole, restant en retrait derrière eux lors de leur arrivée, et s'inclinant. La reine Mathilde a eu tôt fait de s'attirer les louanges des observateurs en adoptant un style aussi glamour qu'énergique, portant un ensemble très graphique orange, complété par une fine ceinture, un large chapeau et un sac de la même couleur. Audacieux ! Les jeunes princes Gabriel (11 ans le 20 août) et Emmanuel (8 ans) de Belgique faisaient leur petit effet, charmants en costume tandis que leur père le roi Philippe portait l'uniforme, et la princesse héritière Elisabeth (12 ans) et sa soeur la princesse Eleonore (6 ans) arboraient des robes très sages, respectivement pêche et gris perle.
Dans le même temps, le prince Laurent, en uniforme de capitaine de vaisseau, et la princesse Claire de Belgique, en robe d'été couleur crème, se rendaient à Namur, également pour y suivre la messe de Te Deum à l'occasion de la fête nationale. Très disponible à la sortie de l'office, le couple, qui assistait la veille avec le couple royal au concert "Prélude à la fête nationale" au palais des beaux-arts à Bruxelles, a fait le plaisir des quelques dizaines de Belges venus à sa rencontre. Dans l'après-midi, la famille royale s'est rassemblée dans la capitale pour suivre le défilé militaire, à partir de 16h, sur la place des Palais. Près de 1 900 personnels et 100 véhicules composaient la parade, sur le thème de la coopération internationale.
La famille royale avait ensuite rendez-vous avec ses compatriotes dans le parc de Laeken pour la suite des festivités. La fête nationale devait s'achever à 23h par un feu d'artifice, tiré depuis le Jardin du Palais des Académies.