Philippe Poutou le sait et le clame : il ne sera pas élu président de la République lors de l'élection présidentielle de 2022. Alors le candidat d'extrême gauche n'a rien à perdre et se lâche, fidèle à son franc-parler légendaire qui avait marqué la campagne de 2017, au point de faire peur cinq ans plus tard à Emmanuel Macron, qui refuserait de débattre avec lui... Dans Elysée 2022, le 5 avril sur France 2, il a notamment taclé son concurrent d'extrême droite Eric Zemmour, perturbant Léa Salamé qui a étouffé un lapsus. Il a aussi parlé de son propre avenir.
Avec 1 à 2% d'intentions de vote, Philippe Poutou sait que l'élection est pliée pour lui. Le candidat âgé de 55 ans ne va pas abandonner le combat politique et promet déjà d'être dans la rue en cas de victoire, notamment, de l'actuel chef de l'Etat qui a annoncé certaines réformes clivantes comme la retraite à 65 ans. "Après la présidentielle, je chercherai un travail, et je continuerai à construire le parti dont on a besoin pour combattre le capitalisme", a fait savoir le candidat du NPA. Lui-même n'a pas l'âge légal pour partir à la retraite actuellement.
Philippe Poutou est en effet au chômage depuis 2019 et son licenciement suite à la fermeture de l'usine Ford de Blanquefort dont il était salarié de longue date. Toutefois, il touche un petit salaire lié à son élection en 2020 comme conseiller municipal à Bordeaux (300 euros par mois) et comme conseiller métropolitain de Bordeaux Métropole (1000 euros par mois). On est loin, très loin, des 15 200 euros bruts mensuels gagnés par Emmanuel Macron comme président.
On comprend mieux aussi pourquoi Philippe Poutou est l'un des candidats dont le patrimoine est le plus faible - selon les déclarations faites à La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) - contrairement à sa concurrente du parti Les Républicains, Valérie Pécresse, la plus riche avec presque 10 millions d'euros de patrimoine...
Pour rappel, le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le dimanche 10 avril.