Lors de l'émission Elysée 2022, dernier numéro avant le premier tour des élections présidentielles du 10 avril, Léa Salamé et Laurent Guimier ont reçu cinq des 12 candidats. Le premier à intervenir devant les caméras était Philippe Poutou. Fidèle à sa réputation d'orateur à débit ultra rapide, le leader du Nouveau Parti Anticapitaliste a rentabilisé ses dix minutes de temps de parole pour défendre ses idées et attaquer ses adversaires, notamment Eric Zemmour.
Figure sans filtre de l'extrême-gauche, Philippe Poutou n'a pas été tendre avec son ennemi politique situé à l'opposé de l'échiquier politique, Eric Zemmour. Alors que le chef du parti Reconquête attendait devant le plateau de télévision pour enchaîner dans l'émission, Léa Salamé s'adresse à son invité après son intervention sans pause de respiration : "Il vous reste deux minutes de temps de parole avant d'accueillir Eric Zemmour qui va prendre la suite..." Elle est coupée par l'homme politique anticapitaliste : "Vous parlez du fasciste, raciste, le gars accusé d'agressions sexuelles ?" La présentatrice le reprend sans ciller mais évitant un lapsus de justesse : "Je parle d'Eric Zemmour qui va vous pour... qui va vous suivre, va vous succéder sur ce plateau..."
La journaliste Léa Salamé sous-entendait-elle sans le vouloir qu'Eric Zemmour pourrait penser à poursuivre Philippe Poutou après sa virulente description qui fait allusion aux condamnations d'incitation à la haine raciale et aux accusations d'agressions sexuelles ? Les interventions de l'ancien ouvrier de Ford sont toujours intenses, à tel point que l'entourage d'Emmanuel Macron - qui n'a pas voulu participer à Elysée 2022 - ne souhaitait pas que le président sortant se retrouve face au successeur d'Olivier Besancenot. On se souvient en effet du clash mémorable durant la campagne 2017 qu'il avait initié en ciblant les candidats de l'époque Marine Le Pen et François Fillon, pointant du doigt les affaires judiciaires dans lesquelles ils étaient plongés : "Nous, quand on est convoqué par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière."