Peut-on rire de tout ? Une matinale aussi sérieuse que celle de France Inter doit-elle accueillir une tranche d'humour ? A ces questions, le très controversé Philippe Val, directeur de la station publique, tente ce matin d'y répondre dans une interview accordée au site Internet LePoint.fr. Il donne ainsi sa définition de l'humour, qui ne doit pas être "une exécution". "On peut être critique et respectueux de la personne" explique-t-il, faisant référence sans le nommer à Stéphane Guillon et à certaines de ses sorties de route la saison dernière. Pour l'ex-directeur de Charlie Hebdo, "on confond souvent le comique et l'humour. Le comique consiste à rendre grotesque la réalité en vue de faire rire, l'humour se contente d'observer la réalité sous un angle inattendu en fin d'en capter le grotesque". Son choix est donc fait : l'humour, "qui respecte la réalité", a sa place sur France Inter.
Philippe Val, un censeur ?
Et il est incarné depuis la rentrée par Sophian Aram et Ben, seuls rescapés de la case à 8h55. Gérald Dahan et Raphaël n'avaient visiblement pas le même humour que Philippe Val, les deux recrues de la rentrée ont été remerciés après quelques semaines d'antenne. "Je n'ai jamais cherché à censurer un humoriste" se justifie Philippe Val, "sauf dans la limite qu'impose la loi".
Chahuté depuis sa nomination, notamment après avoir viré Didier Porte et Stéphane Guillon en juin, Philippe Val semble insensible aux critiques à son égard, parfois relayées à l'antenne. "Ils peuvent se payer ma tête de temps en temps" confesse-t-il à propos du Fou du roi, animé par Stéphane Bern, qui ne manque parfois pas de bousculer son patron.
Le gros pari de Philippe Val, celui d'avoir déplacé la tranche humour à 8h55 en fin de matinale aura-t-il été payant ? Ce matin, le service d'études de la station publique aura probablement les yeux rivés sur les courbes audiences, qui ont vu France Inter perdre sa place de numéro deux au profit de NRJ.
J.B.