Pierre Étaix était clown, cinéaste et dessinateur. Il est mort ce vendredi 14 octobre 2016 au matin, a annoncé sa famille à l'AFP. Il avait 87 ans.
Son épouse Odile a confié à l'Agence que Pierre Étaix avait été hospitalisé d'urgence dans la matinée avant de rendre son dernier souffle. "Pierre Étaix n'est plus", dit-elle simplement, rappelant qu'il se "battait contre une infection des intestins".
L'AFP écrit que le clown s'inscrivait dans la lignée des Buster Keaton et autre Charlie Chaplin. Il n'a pas seulement travaillé avec l'immense Jacques Tati, il était son ami. "Le comique, c'est la chose la plus précieuse pour moi", avait-t-il récemment confié à l'AFP qui écrit : "Réalisateur, on lui doit notamment Yoyo (1965), Tant qu'on a la santé (1966) ou encore Le Grand Amour (1968), des films longtemps invisibles en raison d'un imbroglio juridique, avant que la justice ne rende en 2009 à Pierre Étaix ses droits d'auteur sur cinq longs métrages et deux courts métrages." Il a coécrit la plupart de ses films avec Jean-Claude Carrière comme Le Soupirant, Pays de cocagne et ceux cités plus haut. Il a même remporté l'Oscar du meilleur court métrage avec Heureux Anniversaire en 1962.
Infatigable, Pierre Étaix avait retrouvé la piste aux étoiles en 2012, reprenant son personnage du clown Yoyo pour un spectacle du cirque Joseph Bouglione à Chatou dans les Yvelines.
Les premières réactions sur Twitter sont touchantes. Christophe Conte, dont les billets durs, chaque semaine dans Les Inrockuptibles, font ricaner des milliers de lecteurs, a écrit sur Twitter : "Je suis très triste d'appendre la mort de Pierre Étaix, vrai génie trop mal connu, cinéaste burlesque et élégant à la fois. Inoubliable." Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes, se souvient quant à lui : "Pierre Étaix ne mimera plus. Son bon sourire de Yoyo ne s'illuminera plus. Il parlait peu. Il était grand. Grand poète, grand gagman et cinéaste." Jacob a également publié une photo de défunt sur le quai d'une gare, rappelant son amitié avec le réalisateur des Vacances de Monsieur Hulot, Jacques Tati. La Cinémathèque française aussi partage son "immense tristesse" et cite Jean-Claude Carrière qui disait de Pierre Étaix : "C'est terrestre extra. S'il n'existait pas, il s'inventerait."