Hospitalisé lundi dernier à Madrid en raison d'une embolie pulmonaire, Placido Domingo, qui n'est décidément pas du genre à se laisser abattre ni à se laisser freiner, va déjà nettement mieux : le ténor espagnol, âgé de 72 ans, a publié samedi sur son compte Twitter officiel une photo de lui montant en voiture pour regagner ses pénates. "Je rentre chez moi", écrit-il.
Survivant d'un cancer du côlon qui s'est déclaré et a été opéré en 2010, ne l'empêchant que trois mois de poursuivre ses activités dans le monde de l'art lyrique, Placido Domingo a été contraint d'annuler ses tout prochains engagements, mais ne devrait pas tarder à revenir sur le devant de la scène. "Trois à quatre semaines" de convalescence, avait anticipé son agent au moment de son hospitalisation, déclarant alors : "son médecin traitant a ordonné qu'il reste sous surveillance et en repos obligé pendant trois à quatre semaines", apprend-on en effet. La date précise de son retour à la scène reste conditionnée à la rapidité avec laquelle il va pouvoir récupérer sa vigueur et son énergie caractéristiques."
Le chanteur lyrique, par ailleurs directeur de l'opéra de Los Angeles, a vu compromises sa participation à l'opéra Il Postino présenté au Théâtre Royal du 17 au 28 juillet ainsi que la conduite d'un concert le 21 juillet sur la Plaza Mayor de Madrid, sa ville natale. Septuagénaire hyperactif, Placido Domingo s'est fait une raison, mais, fidèle à sa réputation, s'est projeté dès mercredi vers la guérison : "Je me sentirai bientôt beaucoup mieux. Merci beaucoup à tous du fond du coeur. Le plus triste est de me trouver dans ma ville natale et de ne pas pouvoir chanter pour le public de Madrid", a-t-il écrit à ses aficionados via sa page Facebook.
On connaît effectivement l'énergie intarissable du ténor ibérique, fan numéro un du Real Madrid (il avait d'ailleurs chanté pour le titre, en 2012). Et il ne faut pas compter sur un éventuel désir de lever le pied, puisque le septuagénaire, à nouveau récompensé en 2012 (du prix Camino Real) par le prince Felipe d'Espagne (qu'il retrouvait il y a peu pour les Prix Prince de Gérone) continue de cumuler les défis : intronisé en novembre 2012 ambassadeur de l'Unesco, il s'est tourné depuis quelques mois, à l'écoute de son timbre de voix, vers des rôles inédits de baryton. Au printemps, on a pu l'entendre au Met de New York pour la première fois dans le rôle de Giorgio Germont dans La Traviata de Verdi, à l'occasion du bicentenaire du compositeur, et dans le rôle titre de Nabucco du même Verdi, présenté à Covent Garden puis Saint Pétersbourg, Pékin et Vérone.