C'est une rentrée très médiatique pour la famille royale britannique, dont les membres accordent – et ce n'est pas chose courante – des interviews tous azimuts : la comtesse Sophie de Wessex pour son défi de 750 kilomètres à vélo, son beau-père le duc d'Edimbourg à l'occasion des 60 ans du prix à son nom en faveur de la jeunesse, Pippa Middleton à propos de son retour en librairies et de son mariage à venir... À son tour, le prince William s'est exposé, livrant à BBC Future, une facette de la fameuse société audiovisuelle britannique pensée sur le thème "comment vivre de manière plus intelligente dans un monde qui évolue rapidement", un aperçu sur son "autre métier", quand il n'est pas au service de la couronne : pilote d'hélicoptère ambulance pour des hôpitaux de la région d'East Anglia, dans laquelle se trouve sa maison de campagne, Anmer Hall (Norfolk).
Dans quelques jours, le duc de Cambridge aura l'opportunité de découvrir le fonctionnement des services d'urgence du Canada lors de sa tournée officielle dans l'ouest du pays avec Kate et leurs enfants. Mais pour l'heure, le petit-fils de la reine Elizabeth II, qui jouait les sauveteurs sur la terre ferme il y a quelques jours en voyant un homme s'effondrer devant lui, parle de sa propre activité, de ses aléas et de ses moments "très durs".
Un peu plus d'un an après sa prise de fonction et ses premières interventions le 13 juillet 2015, William, vedette discrète de l'association East Anglia Air Ambulance (EAAA), au fonds caritatif de laquelle il reverse d'ailleurs son salaire, a donné accès de manière inédite à son quotidien, en écho à la Semaine nationale des ambulances aériennes en Grande-Bretagne. Pendant deux jours, BBC Future l'a accompagné tandis qu'il convoyait des équipes médicales sur les lieux de drames et assurait l'évacuation de victimes d'accidents dans des conditions et des délais décisifs pour leur survie. Sur place, la situation est souvent choquante, et c'est grâce à une bonne dose de solidarité que les équipes de l'EAAA parviennent à digérer ces épreuves quotidiennes : "Il y a des moments très tristes, très sombres. Nous en parlons beaucoup, c'est la meilleure manière de gérer certaines de ces situations. Mais c'est dur... Ça peut être assez difficile", explique celui qui est connu comme le Pilote William Wales au sein de l'organisme. Il y effectue 80 heures de travail mensuelles, sur un rythme de quatre jours de garde pour quatre jours de relâche avec une moyenne de cinq missions par jour, en alternance avec l'un des onze autres pilotes.
Qu'il soit 5h30 ou que je me couche à 2h du matin
Le sentiment du devoir accompli est, bien sûr, la partie gratifiante du job, souligne le duc de Cambridge, insistant sur le fait que les patients se moquent bien de qui leur vient en aide, qu'il soit futur roi d'Angleterre ou anonyme, du moment qu'ils reçoivent de l'aide : "Quand je mets ma casquette d'ambulancier aérien et que je décolle, je ne suis qu'un membre de l'équipe. Je veux être un membre précieux de l'équipe et je veux que le boulot soit fait ; au bout du compte, je veux avoir le sentiment d'avoir fait la différence et d'avoir apporté ma contribution." "Au bout de dix minutes, il faisait partie de l'équipe. (...) Il est très populaire et travaille dur", observe une collègue, a contrario de récentes rumeurs qui taxaient William d'être un tire-au-flanc et de ne pas prendre beaucoup de gardes. Lui-même y répond : "Je suis impatient de venir travailler chaque jour, qu'il soit 5h30 ou que je me couche à 2h du matin. Le travail de garde est excitant... Tout comme le fait de travailler en équipe, que ne m'offre pas nécessairement mon autre job", considère-t-il, faisant allusion à sa carrière royale.
Passée son angoisse initiale d'apporter plus de confusion que de solutions sur les lieux d'un accident – "en fait, ça s'est passé mieux que ce que j'aurais pu imaginer", se réjouit –, William se félicite de pouvoir oeuvrer avec un matériel de pointe, un hélicoptère H-145 pouvant atteindre la vitesse de 275 km/h et acheminer l'équipe en tout lieu de l'East Anglia en quelques minutes seulement. "En fait, cela revient à apporter le service d'urgences d'un hôpital sur la scène d'un accident", résume-t-il.