Pour sa 66e édition, le prix du Quai des Orfèvres avait comme parrain le plus célèbre détective de France : Guy Marchand. L'inoubliable interprète de Nestor Burma, qui est aussi actif avec un micro qu'avec un pistolet, était présent mardi 20 novembre au siège de la police judiciaire (PJ) pour décerner le prix à Danielle Thiéry. Cette ex-commissaire de police, déjà auteure d'une quinzaine de polars, a été récompensée pour son roman Des clous dans le coeur. C'est un très bel éloge de Guy Marchand qui a été fait par le nouveau préfet de Police, lui confiant qu'il avait une admiration sans borne, non seulement pour sa filmographie mais aussi pour son talent de musicien et de chanteur.
À 75 ans, Guy Marchand ne se semble pas prêt à raccrocher. L'acteur et crooner publie cet automne un nouvel album intitulé Chansons de ma jeunesse. C'est dans les locaux du 36 Quai des Orfèvres qu'il s'est rendu. Succédant à Patrick Bruel, parrain de l'édition précédente, l'acteur a chaleureusement félicité la lauréate avant de poser pour quelques photos avec elle. Cette cérémonie de remise de prix s'est déroulée sous l'oeil attentif de Christian Flaesch, directeur de la PJ de la préfecture de police de Paris et président du jury, composé de policiers, de magistrats et de journalistes. La particularité de ce prix repose sur le fait qu'il est choisi parmi plusieurs manuscrits inédits et anonymes !
La gagnante, Danielle Thiéry, n'est pas une novice dans l'écriture de polars. En 1997, elle publiait son premier roman, La petite fille de Marie Gare, adapté par la suite en série à la télévision sur France 2 : Quai No 1, avec Astrid Veillon. Cette native de Viévigne (Côte d'Or) a su mettre sur le papier ses années de carrière dans la police. Elle était très émue de se retrouver honorée, plusieurs années après son départ en retraite, au sein même de la PJ dont elle a participé aux heures de gloire. Elle a entre autres été chef du service des Transports, de la Brigade des Mineurs et a été la responsable du syndicat des Commissaires. Et surtout, elle a été la première femme nommée Commissaire Divisionnaire, ce qui a donné des idées à d'autres femmes par la suite. Un parcours d'exception pour une femme dans ce milieu. Elle confesse d'ailleurs les difficultés du métier car les femmes étaient "reçues comme des extra-terrestres" dans la police. Pourtant, elle a su tirer son épingle du jeu grâce à la reconnaissance du ministre de l'Intérieur de l'époque, Pierre Joxe, qui l'a introduite à la télévision. Son ouvrage va être publié par les éditions Fayard avec un tirage minimum de 50 000 exemplaires. De quoi assurer un beau succès à Des clous dans le coeur.
Thomas Montet