Et si Oscar Pistorius n'était pas tout seul dans sa tête ? Le procès de l'athlète double amputé poursuivi pour le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp dans la nuit du 14 février 2013 a connu un petit rebondissement à la suite de la présentation d'un rapport psychiatrique...
Selon Meryll Vorster, psychiatre citée par la défense, le Sud-Africain souffrirait "d'anxiété". "C'est mon opinion, madame, que M. Pistorius souffre d'un trouble d'anxiété", a confié l'experte à la barre. Elle s'est appuyée sur ses entretiens avec Oscar Pistorius ainsi qu'avec ceux des membres de sa famille et ses amis pour établir un profil psychologique. Et selon elle, les troubles de l'accusé viennent de son enfance, notamment lorsque ses parents l'ont poussé à être normal. "Au fil du temps, ça a pu entraîner de l'anxiété", a-t-elle ainsi expliqué, ajoutant que les enfants Pistorius n'ont pas été "apaisés" par leur mère Sheila, qui elle-même dormait avec une arme sous son oreiller et "abusait occasionnellement de l'alcool". De plus, les parents ont élevé leurs enfants en leur présentant "leur environnement extérieur comme une menace".
Lorsque sa mère est morte alors qu'il n'était encore qu'un adolescent, Oscar Pistorius aurait perdu son seul modèle, toujours selon Meryll Vorster, qui n'hésite pas à dire que Sheila "a ajouté" à l'anxiété de ses enfants. Fils de parents divorcés, il "a coupé tous les liens avec son père" à ses 21 ans, alors qu'il prenait son indépendance financière. Quelque temps après, il s'achetait sa première arme à feu. "Les personnes souffrant d'anxiété travaillent dur pour contrôler leur environnement. En quelque sorte, son programme d'entraînement rigoureux et son régime l'ont aidé à atténuer ses niveaux d'anxiété", a poursuivi la psychiatre, qui a conclu : "S'il a eu peur d'un intrus, alors le fait d'avoir un trouble généralisé peut certainement avoir affecté la façon dont il a réagi à cette peur."
Le procureur Gerrie Nel a alors demandé une contre-expertise, estimant qu'Oscar Pistorius devrait passer trente jours de tests pour vérifier le rapport de Meryll Vorster. De quoi allonger un peu plus un procès qui dure depuis des mois et a poussé l'accusé à vendre sa maison où Reeva Steenkamp a été abattue. Auparavant, il avait demandé à la psychiatre : "Si quelqu'un souffrant d'un trouble d'anxiété possède des armes, cela fait-il de lui une personne dangereuse ?" Question à laquelle l'experte avait tout simplement répondu "oui"...