La date du mercredi 28 août 2024 était très attendue. Accusé de violences par deux anciennes compagnes, Amandine B. et Irma Paola R., Stéphane Plaza devait être jugé par le tribunal correctionnel de Paris. Absent, l'animateur phare de M6 âgé de 54 ans et ses deux avocats devront à nouveau se rendre au tribunal dans plusieurs mois. En effet, après de longues heures d'examen sur des questions de procédure, le tribunal judiciaire de Paris a pris la décision de renvoyer le procès au 9 janvier 2025.
Les avocats de Stéphane Plaza, Mes Hélène Plumet et Carlo Alberto Brusa, avaient prévu de déposer deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) ainsi que des exceptions de nullité concernant des questions de procédure. Une des QPC contestait le mode de calcul du nombre d'ITT accordées aux plaignantes. Une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours avait été établie pour ces deux femmes, Amandine B. et Irma Paola R., à la suite de ces violences présumées. En cas d'ITT supérieure à huit jours, le prévenu encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. La peine encourue est de 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende pour une ITT inférieure à huit jours.
Après en avoir délibéré pendant un peu plus de deux heures, le tribunal a décidé de ne pas transmettre ces QPC à la Cour de cassation - ce qui aurait signifié un renvoi sine die du procès - estimant qu'elles étaient "dépourvues de caractère sérieux". Les avocats des deux plaignantes, Mes Benjamin Chouai et Clotilde Lepetit, ont dénoncé les "mesures dilatoires" de la défense pour empêcher le procès. "L'objet de ces QPC est que le procès ne se tienne pas", s'est notamment insurgé Me Chouai. "Il n'y a rien de sérieux dans ces QPC", a estimé de son côté le procureur. Me Plumet a assuré que son client souhaitait comparaître mais a soutenu qu'il a été "fragilisé" par le "lynchage médiatique" dont il aurait été l'objet. Me Chouai a dénoncé "le manque de courage" du prévenu.
Popularisé par ses différentes émissions sur M6, Stéphane Plaza est poursuivi pour des "violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin" entre août 2018 et avril 2022 sur l'une de ses anciennes compagnes, ainsi que pour des "violences habituelles psychologiques par concubin" sur une autre femme entre décembre 2021 et septembre 2022.
L'animateur, sous contrôle judiciaire, récuse les accusations portées à son encontre. Au cours de sa garde à vue, en mars dernier, il avait "réitéré de manière claire qu'il n'était pas violent, ne l'avait pas été et ne le serait jamais", avaient réagi à l'époque ses avocats. Stéphane Plaza a été victime d'une "enquête à charge" de la part d'une "coalition entre femmes", a affirmé à l'AFP Me Plumet.
Attendu ce mercredi au tribunal, Stéphane Plaza était absent et ses avocats en ont expliqué la raison. "Bien qu'il tienne à être présent, nous avons dû privilégier la préservation de sa santé mentale", a expliqué une de ses avocates, Me Hélène Plumet, contactée par l'AFP.
Selon elle, la "psychologue clinicienne" de l'animateur lui a "fortement déconseillé" de se rendre au tribunal "compte tenu du risque de décompensation psychologique liée à la pression médiatique et au harcèlement et tentative de chantage qu'il a subis récemment". Selon un certificat médical, cité à l'audience et datant du 22 août, l'animateur souffre "d'angoisses massives, d'idées noires et de troubles du sommeil". Selon le praticien qui l'a examiné, une "hospitalisation en milieu protégé serait une option favorable".
S'agissant du report de son procès, le tribunal a ordonné qu'il soit présent à l'audience de renvoi et a demandé une contre-expertise psychiatrique pour évaluer son état de santé. L'expert désigné par le tribunal devra rendre son rapport le 18 décembre.
Stéphane Plaza reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement de cette affaire.