Quatrième fils de l'ex-émir du Qatar mais également propriétaire du club de football du Paris Saint-Germain, Tamim ben Hamad Al Thani est devenu à 33 ans le plus jeune souverain d'une monarchie du Golfe en récupérant l'émirat du Qatar. Son père, le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, a en effet officialisé sa propre abdication ce mardi 25 juin, laissant ainsi le pouvoir à son fils.
Une première dans le monde arabe, qui voit un père abdiquer de son plein gré au profit d'une "nouvelle génération". Le prince Al Thani, qui s'est distingué au sein du Comité national olympique du Qatar (il fait partie du CIO et a organisé les XVes Jeux asiatiques en 2006), hérite donc d'un rôle diplomatique clé sur la scène internationale, l'émirat étant l'un des États les plus en vue sur le plan mondial.
Lors d'une allocution adressée à la nation, l'émir Hamad ben Khalifa Al Thani a affirmé que "le temps est venu d'ouvrir une nouvelle page" en confiant les clés du pouvoir à son quatrième fils, devenu héritier depuis une modification de l'ordre de succession en 2003. "Je m'adresse aujourd'hui à vous pour annoncer que je remets le pouvoir à cheikh Tamim ben Hamad Al Thani et je suis entièrement convaincu qu'il placera l'intérêt du pays et la prospérité de son peuple en priorité", assure l'émir arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais.
En dix-huit ans, il a fait du Qatar l'un des pays les plus riches de la planète, avec un PIB estimé à 86 440 dollars en 2011 selon la Banque mondiale. Une puissance économique qui pèse sur de nombreuses entreprises à l'étranger où le Qatar a choisi d'investir.
Ce week-end, l'émir avait reçu François Hollande, avant de réunir, lundi, les membres de la famille régnante et les notables du pays pour les informer de sa décision. Le lendemain, proclamé jour férié, marquera le premier jour de règne du nouvel émir. Ce dernier, que l'on connaît en France pour être l'actionnaire principal du PSG à hauteur de 100 % via la société Qatar Investment Autority, est au Qatar une éminente figure politique qui agit depuis dix ans auprès de son père et de sa mère (la cheikha Moza) dans la politique intérieure du pays, mais également étrangère, puisqu'il est commandant en chef adjoint des forces armées et un fidèle allié des États-Unis.