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Nicolas Sarkozy en monsieur cinéma : une séance très spéciale et surtout très comique ! Le président de la République était mardi 5 octobre dans le beau lycée Jean-Baptiste Corot à Savigny-sur-Orge (Essonne) pour présenter un projet de plateforme web "ciné-lycée" pour que les jeunes puissent accéder à des classiques du septième art.
Très motivé par son sujet, le chef d'Etat a parlé cinéma avec un jeune homme. Attention, pas de n'importe quels films, mais de chefs d'oeuvres exigeants du monde entier. Agé de 55 ans, l'homme politique espérait peut-être en mettre plein les yeux à l'audience plutôt jeune, ce qui l'a mené sur une conversation cinéphilique "intéressante" !
Tout commence par le cinéma italien qui, visiblement, plaît beaucoup au président, citant Rocco et ses Frères, La Strada, Les Jardins de Finzi Contini et... Voyage à Rome ! A-t-il fait fusionner Rome, ville ouverte et Voyage en Italie ou bien considère-t-il que Voyage à Rome, comédie sympathique avec Gérard Jugnot, doit être vu par tous les lycéens de France ?
En vérité, Voyage à Rome pourrait-être le fruit d'un lapsus provoqué par la présence à cet événement de Gérard Jugnot lui-même ! L'acteur-réalisateur s'est retrouvé au milieu d'une foule de personnalités politiques et manifestement, il n'a pas caché sa surprise masquant un certain mécontentement d'ailleurs. Le Petit Journal de Canal+ en a fait un reportage hilarant le 6 octobre. Cliquez ici pour le voir (02''00)
Vient le nom de Pier Paolo Pasolini et des paroles sarkozyennes mélangeant language soi-disant "jeun's" et une méconnaissance du sujet. Associer Pasolini et la Nouvelle Vague ? Tiens donc ! Il précise qu'il a vu Théorême mais que "c'est vraiment le maximum" pour lui, sous-entendant que Pasolini, c'est pas super marrant, mais il se ratrappe : "C'est un très grand." Libération fait d'ailleurs un parallèle entre les convictions de Pasolini dans ce film, "brûlot antibourgeois" et "l'homme de la droite décomplexée et défenseur du bouclier fiscal".
Notre dirigeant continue sur sa lancée en demandant à son jeune interlocuteur ce qu'il aime d'autres dans le cinéma. Celui-ci répond : "J'aime le cinéma russe, on étudie Dziga Vertov, Eisenstein..." Que diable vais-je raconter sur le cinéma russe, a dû se dire Nicolas Sarkozy ? Il dérive alors sur le cinéma danois de Carl Theodor Dreyer, se souvenant de sa filmographie, Ordet, Gertrud... Le président ayant épuisé son savoir danois continue avec un Suédois, Ingmar Bergman, en faisant l'éloge de Cris et Chuchotements qu'il qualifie ainsi : "C'est lourd hein ?" On réfléchira encore sur la signification de ce mot lourd...
Le jeune homme, un peu perturbé par cet étrange cours de cinéma, tente de clore la séance avec un "au revoir" pas très efficace. Nicolas Sarkozy voulait certainement placer coûte que coûte sa phrase d'hyper-président qui tue : "Je vois une centaine de film par an !" Pas sûr qu'il ait impressionné le jeune cinéphile...
Carla Bruni, actrice novice qui a récolté les éloges du réalisateur qui l'a dirigée dans Minuit à Paris, Woody Allen, ne doit pas être très contente de voir la dissertation pas très glorieuse de son mari en matière de septième art ! "Fais pas le malin", réplique du président à un élève de maternelle, aurait très bien pu lui aller lors de cette leçon de cinéma.
Samya Yakoubaly
Très motivé par son sujet, le chef d'Etat a parlé cinéma avec un jeune homme. Attention, pas de n'importe quels films, mais de chefs d'oeuvres exigeants du monde entier. Agé de 55 ans, l'homme politique espérait peut-être en mettre plein les yeux à l'audience plutôt jeune, ce qui l'a mené sur une conversation cinéphilique "intéressante" !
Tout commence par le cinéma italien qui, visiblement, plaît beaucoup au président, citant Rocco et ses Frères, La Strada, Les Jardins de Finzi Contini et... Voyage à Rome ! A-t-il fait fusionner Rome, ville ouverte et Voyage en Italie ou bien considère-t-il que Voyage à Rome, comédie sympathique avec Gérard Jugnot, doit être vu par tous les lycéens de France ?
En vérité, Voyage à Rome pourrait-être le fruit d'un lapsus provoqué par la présence à cet événement de Gérard Jugnot lui-même ! L'acteur-réalisateur s'est retrouvé au milieu d'une foule de personnalités politiques et manifestement, il n'a pas caché sa surprise masquant un certain mécontentement d'ailleurs. Le Petit Journal de Canal+ en a fait un reportage hilarant le 6 octobre. Cliquez ici pour le voir (02''00)
Vient le nom de Pier Paolo Pasolini et des paroles sarkozyennes mélangeant language soi-disant "jeun's" et une méconnaissance du sujet. Associer Pasolini et la Nouvelle Vague ? Tiens donc ! Il précise qu'il a vu Théorême mais que "c'est vraiment le maximum" pour lui, sous-entendant que Pasolini, c'est pas super marrant, mais il se ratrappe : "C'est un très grand." Libération fait d'ailleurs un parallèle entre les convictions de Pasolini dans ce film, "brûlot antibourgeois" et "l'homme de la droite décomplexée et défenseur du bouclier fiscal".
Notre dirigeant continue sur sa lancée en demandant à son jeune interlocuteur ce qu'il aime d'autres dans le cinéma. Celui-ci répond : "J'aime le cinéma russe, on étudie Dziga Vertov, Eisenstein..." Que diable vais-je raconter sur le cinéma russe, a dû se dire Nicolas Sarkozy ? Il dérive alors sur le cinéma danois de Carl Theodor Dreyer, se souvenant de sa filmographie, Ordet, Gertrud... Le président ayant épuisé son savoir danois continue avec un Suédois, Ingmar Bergman, en faisant l'éloge de Cris et Chuchotements qu'il qualifie ainsi : "C'est lourd hein ?" On réfléchira encore sur la signification de ce mot lourd...
Le jeune homme, un peu perturbé par cet étrange cours de cinéma, tente de clore la séance avec un "au revoir" pas très efficace. Nicolas Sarkozy voulait certainement placer coûte que coûte sa phrase d'hyper-président qui tue : "Je vois une centaine de film par an !" Pas sûr qu'il ait impressionné le jeune cinéphile...
Carla Bruni, actrice novice qui a récolté les éloges du réalisateur qui l'a dirigée dans Minuit à Paris, Woody Allen, ne doit pas être très contente de voir la dissertation pas très glorieuse de son mari en matière de septième art ! "Fais pas le malin", réplique du président à un élève de maternelle, aurait très bien pu lui aller lors de cette leçon de cinéma.
Samya Yakoubaly