Tarantino is BACK. Dans quelques mois, les spectateurs pourront découvrir The Hateful Eight, le nouveau film du réalisateur de Django Unchained. Depuis le succès de son western avec Jamie Foxx et Christoph Waltz, le metteur en scène n'a rien perdu de son franc-parler brillant, gardant les pieds sur terre et la tête sur les épaules. En interview pour le New York Magazine/Vulture, il s'épanche sur le cinéma, le sien et celui des autres. Compilation de ses déclarations les plus cool, malignes et piquantes. Un homme du genre à dire : "Il y a une petite partie de moi qui pense que tout est influencé par moi, mais c'est juste ma propre mégalomanie."
"Je suis très enthousiaste. Enfin, la question de la suprématie blanche est mise sur la table et débattue. Et c'est tout le propos de mon film." Il ajoutera ensuite, pour continuer dans le domaine "société", en lançant des fleurs à Barack Obama : "Je pense qu'il est génial. C'est mon président préféré, depuis que je suis né."
"Les films comme The Kids Are All Right et The Fighter, ce sont des films à budget moyen qui ont de plus grandes stars et des budgets plus gros que les films indépendants traditionnels. Ils sont bons mais ils ne vont pas marquer le cinéma comme ceux des années 1990 et 1970. (...) La moitié des films avec Cate Blanchett, ce sont juste des films arty. Je ne dis pas qu'ils sont mauvais, mais ils ne resteront pas sur l'étagère de l'éternité." C'est alors qu'il prend l'exemple de The Town, polar de et avec Ben Affleck : "J'ai beaucoup aimé ce film. Mais comparé à The Fighter [de David O. Russell], il ne tient pas la route parce que tout le monde est trop beau. (...) Jeremy Renner, le gars le moins sexy, est super beau dans le film. Dans The Fighter, quand on regarde les soeurs du film, et quand on regarde Blake Lively dans le film d'Affleck... on ne peut pas comparer les deux oeuvres."
Quentin Tarantino dira qu'il a aimé le film d'espionnage et d'action Kingsman et It Follows, il sera moins tendre sur un autre, Matrix - Reloaded, quand il parlera de l'esprit de compétition qu'il peut ressentir en faisant des films : "La dernière fois que j'ai eu l'impression d'être en concurrence, c'est quand je faisais Kill Bill, face à Matrix - Reloaded. Il y avait une épée de Damoclès au-dessus de ma tête et puis je suis allé voir Matrix 2 au cinéma le jour de sa sortie et je suis sorti du cinéma en chantant le tube de Jay Z : 'S-dot-Carter / Y'all must try harder / Competition is nada.' Je me disais : 'Je me suis inquiété pour ça ? Pu-tain."
La saison 1 de True Detective, mise au pinacle, l'a laissé de marbre : "J'ai essayé de regarder le premier épisode, et je ne suis pas du tout rentré dedans. J'ai trouvé ça très ennuyeux. Et la saison 2 a l'air horrible. Rien que la bande-annonce. Tous ces beaux acteurs qui essaient de ne pas avoir l'air beau et qui marchent avec le poids du monde sur leurs épaules... C'est si sérieux, si torturé avec ces moustaches et ces vêtements grunge." Ses applaudissements, Quentin Tarantino les garde pour la série The Newsroom.
Quentin Tarantino était vraiment très en colère lorsque le script de The Hateful Eight a fuité. L'auteur de ce "leak" était l'agent de Bruce Dern, qui est resté dans le casting au final. Tout comme Ennio Morricone qui s'occupe de la musique du film, même s'il a critiqué Django Unchained : "Je m'adoucis probablement. J'en suis heureux. J'étais un jeune homme vraiment en colère. Mais si je m'énerve aujourd'hui, je me dis : 'C'est quoi mon problème ? J'ai une vie géniale. Peu d'artistes sont à ma place. Comment je peux m'énerver sur ces choses ? Je peux être irrité, mais je me suis calmé. La vie est trop courte."
The Hateful Eight, en salles le 8 janvier 2016 aux Etats-Unis (date française non annoncée pour l'instant)