Un juge fédéral américain a débouté Quentin Tarantino de sa plainte : il réclamait 1 million de dollars au site Internet Gawker qu'il accusait d'avoir violé le droit d'auteur en mettant en ligne en janvier dernier le scénario de son western en préparation, The Hateful Eight. Cependant, comme le rapporte The Hollywood Reporter, la justice a invité le réalisateur et scénariste à faire appel en reformulant son attaque, montrant que la guerre n'était pas encore perdue pour lui.
Les termes de la plainte de Quentin Tarantino contre le blog Defamer et son propriétaire Gawker media ne permettaient pas de savoir s'il y avait ou non eu infraction. "Le plaignant fait des spéculations sur l'idée d'une violation de droit d'auteur", explique le juge qui ajoute qu'il n'a pas la définition précise de l'infraction. Toutefois, si la plainte était reformulée, Tarantino pourrait obtenir gain de cause en appel.
Pour sa défense, le groupe Gawker Media avait expliqué par voie de communiqué que c'est le cinéaste lui-même qui, dans l'interview qu'il avait accordée à Deadline.com, avait déclaré souhaiter que son scénario se retrouve en ligne et qu'il avait publiquement et très ouvertement parlé de la fuite de son script : "C'est Tarantino lui-même qui a braqué toute l'attention sur son script." Gawker précise par ailleurs qu'il n'est pas la source de ladite fuite et que c'est un site anonyme qui avait en premier lieu divulgué le document sur le Net. Le groupe met également l'accent sur le fait qu'il n'est pas poursuivi pour violation du droit d'auteur mais pour contribution à une violation de droit d'auteur faite par un autre site. Une nuance qui l'a sûrement aidé à remporter cette bataille.
Le projet ne semble pas être resté au fond d'un tiroir puisque le 19 avril dernier, toujours selon The Hollywood Reporter, dans l'auditorium de l'hôtel Ace à Los Angeles, Quentin Tarantino a fait une première relecture de son script avec les membres de son équipe et les acteurs du projet, parmi lesquels Bruce Dern, Samuel L. Jackson, Tim Roth, Kurt Russell, Amber Tamblyn ou encore Michael Madsen.